Pesticides : la permanence d'un député LFI dégradée en Gironde avant l'examen de la loi Duplomb

Loïc Prud'homme dénonce des "messages menaçants" après l'inscription de tags sur son local.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le député LFI Loïc Prud'homme lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 6 février 2024. (MIGUEL MEDINA / AFP)
Le député LFI Loïc Prud'homme lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 6 février 2024. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Le député insoumis de la Gironde Loïc Prud'homme a dénoncé la "dégradation" de sa permanence parlementaire par des tags et "messages menaçants" signés de la Coordination rurale, lundi 26 mai. Ces dégradations ont été commises la nuit précédant l'examen de la loi "Duplomb" autorisant notamment la réintroduction de certains pesticides.

Ils "se trompent de cible", a-t-il ajouté, en "essayant d'intimider les trop rares députés qui défendent une exception agri-culturelle française" et "se placent du côté de la violence et des pratiques délictueuses, avec un sentiment d'impunité intolérable propre à l'extrême droite agricole". L'élu a l'intention de porter plainte, comme il l'avait fait à l'occasion de précédents "actes similaires menés par l'extrême droite". Sa permanence avait été taguée avec des propos anti-migrants à deux reprises en 2023.

Plusieurs permanences dégradées ces dernières semaines

Vincent Colineau, représentant du syndicat agricole en Gironde, a reconnu les tags en les dédramatisant. "On ne se cache pas mais il n'y a aucune menace", a-t-il déclaré à l'AFP. "On a juste inscrit : 'Un cerveau en jachère, des idées hors sol'", a expliqué l'agriculteur, pour qui "il y a juste un coup d'éponge à mettre" pour effacer les dégradations en question.

Les agriculteurs de la CR33 reprochent au député insoumis d'avoir participé aux 3 500 amendements déposés par la gauche contre la loi Duplomb, soutenue par les syndicats agricoles majoritaires, et dont la proposition de réintroduction de pesticides néonicotinoïdes divise l'Assemblée. "Aujourd'hui, pour être agriculteur, il faut être fiscaliste, juriste et expert-comptable. La loi est là pour simplifier, elle a été détournée par les amendements et se retourne contre nous, estime Vincent Colineau. Il faut qu'on ait des moyens pour produire ce que les Français consomment et arrêter de dépendre des importations."

D'autres permanences de députés ont été dégradées ces dernières semaines en marge de l'examen de la loi visant à "lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur", critiquée notamment par les insoumis et les écologistes. La présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a fustigé des "pressions" et "actes d'intimidation" contre les élus.

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