Pesticides : "100% des fleurs testées sont contaminées", révèle l'association de consommateurs UFC-Que choisir
L'association plaide notamment pour une "une obligation d’étiquetage" afin d'informer "sur l’origine et les traitements subis par les fleurs". Elle appelle également à interdire l'importation de fleurs traitées avec des pesticides interdits en Europe.
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L'association de consommateurs UFC-Que choisir a effectué plusieurs tests en laboratoire qui "révèlent une contamination massive des fleurs coupées par des pesticides, dont certains interdits en Europe, mettant en péril la santé de ceux qui les manipulent". D'après l'association, "100% des fleurs testées sont contaminées" aux pesticides.
"Danger pour la santé"
Le magazine Que Choisir a envoyé en laboratoire "15 bouquets de roses, gerberas et chrysanthèmes achetés en boutique, en grande distribution et en ligne". "Les résultats sont effarants : nous avons identifié dans chaque bouquet entre 7 et 46 résidus de pesticides différents", détaille l'enquête. Parmi ces pesticides, "près de 12, en moyenne, présentent possiblement ou certainement un danger pour la santé", alerte UFC.
Que Choisir précise que les bouquets français ne sont pas épargnés, puisqu'"ils affichaient un total de 14 résidus de pesticides, dont 7 présentant un danger pour la santé avéré ou suspecté (perturbateur endocrinien, cancérigène ou encore délétère pour la fertilité ou le fœtus)." La présence de ces pesticides a des conséquences directes sur les fleuristes, alerte l'association. "Une étude menée en 2019 par des chercheurs belges, montre que les urines de ces derniers contiennent en moyenne, aux périodes d'activités les plus intenses (Saint-Valentin, fêtes des mères…), deux fois plus de résidus de pesticides que ce que l’on trouve dans le reste de la population."
Les fleurs coupées, massivement importées
Dans son enquête, l'association estime également que "80 % des fleurs coupées commercialisées en France sont importées de pays extérieurs à l'Union européenne (Colombie, Équateur, Kenya…)". Or, "dans ces États, se pose un problème supplémentaire : de nombreux pesticides dangereux, interdits en Europe, y demeurent utilisés." L'association précise que les consommateurs peuvent agir à leur niveau "en privilégiant les fleurs bios ou de saison" par exemple. À défaut, "il reste l'origine France, qui garantit le respect d'un minimum de règles entourant l'usage des pesticides, à commencer par le bannissement des substances les plus dangereuses", conseille UFC.
L'association appelle "les autorités à élargir ses recherches afin d’évaluer également les risques pour les consommateurs, en particulier ceux qui manipulent régulièrement ces fleurs". Elle exige également des mesures immédiates, comme "une réglementation stricte sur les doses maximales de résidus de pesticides dans les fleurs coupées". Ils réclament aussi "l’interdiction d’importer des fleurs traitées avec des pesticides interdits en Europe avec un renforcement des contrôles par les autorités sanitaires et douanières". Enfin, elle plaide pour "une obligation d’étiquetage pour informer les consommateurs sur l’origine et les traitements subis par les fleurs. L’élargissement des recherches de l’ANSES pour évaluer les risques sanitaires encourus par les consommateurs exposés aux résidus de pesticides présents dans les fleurs."
Henri Bastos, directeur santé et travail à l'Anses, confirme à France Culture qu'il "n'exclut pas de demander à réaliser des évaluations similaires pour les consommateurs". Il ajoute : "Mais de toute façon, ce qu'il faut avoir en tête, c'est que les mesures de prévention et de protection des travailleurs qu'on sera amenés à recommander, elles auront aussi un effet pour les consommateurs". L'utilisation des pesticides s'explique par "une combinaison de facteurs", d'après Nicolas Guibert, de l’Institut technique de l’horticulture Astredhor interrogé l'UFC-Que choisir. Il évoque notamment le fait que "le marché de la fleur coupée est exigeant" et qu'"il faut que le produit soit irréprochable".
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