Glyphosate : "On a l'espoir que la justice soit faite", déclare le père de Théo Grataloup avant le jugement de Bayer-Monsanto jeudi
"On sait que ça va être de toute façon un combat qui sera long et qui malheureusement ne s'arrêtera pas demain", lance Thomas Grataloup, jeudi sur ICI Isère. Le tribunal de Vienne (Isère) doit rendre son jugement le même jour et dire si le glyphosate est responsable des malformations congénitales du jeune homme de 18 ans.
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Assigné par une famille dont le fils souffre de graves malformations qu’elle impute à son exposition in utero au glyphosate, le tribunal de Vienne (Isère) doit rendre son jugement jeudi 31 juillet et dire si le glyphosate, produit phare du groupe Bayer-Monsanto et herbicide classé cancérogène probable par l'OMS, est responsable des malformations congénitales du jeune Théo Grataloup. "On a l'espoir que la justice soit faite", déclare jeudi auprès d'ICI Isère Thomas Grataloup, père du jeune homme de 18 ans.
"Même si on gagne cette étape (…), on sait que ça va être de toute façon un combat qui sera long et qui malheureusement ne s'arrêtera pas demain", a déploré Thomas Grataloup, qui prévoit que le géant de la chimie va "faire appel" et va "faire traîner la procédure" si la responsabilité de Bayer-Monsanto est reconnue jeudi.
Les parents de Théo sont convaincus du "lien de causalité" entre le glyphosate et le handicap de leur fils et avaient lancé en 2018 une action au civil pour faire reconnaître ce lien par les tribunaux. L'un des avocats de Bayer, Jean-Daniel Bretzner, a plaidé à l'audience du 3 avril dernier qu'il n'y a "aucun lien de causalité" entre le glyphosate et les malformations de Théo. Selon la mère de Théo, en revanche, le handicap de son fils trouve sa source en août 2006 : à l'époque, elle utilisait du glyphosate pour désherber une carrière d'équitation, alors qu'elle était enceinte de quelques semaines.
Théo a subi 55 opérations
"Au-delà de tout ça, on a espoir que les politiques vont comprendre que la priorité, ça doit être notre santé et que c'est criminel d'autoriser un pesticide toxique qui va contaminer nos sols, notre eau, l'air et l'alimentation", a également souligné Thomas Grataloup. Né avec l'œsophage et la trachée qui ne se sont pas séparés correctement, Théo a subi 55 opérations qui lui permettent aujourd'hui de manger normalement, de respirer et de parler par un trou dans la gorge.
Le glyphosate, herbicide le plus vendu au monde (800 000 tonnes en 2014), a été classé en 2015 comme un "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé. Il est interdit en France depuis fin 2018 pour un usage domestique.
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