Texte au Sénat pour assouplir le "zéro artificialisation nette" : le réchauffement climatique, "ce n'est pas une question de mode" mais "de sécurité", déplore une députée
Le Sénat se penche sur un texte visant à revoir certains principes du "zéro artificialisation nette", notamment la mesure qui entend supprimer un objectif intermédiaire pour diviser par deux le rythme d’artificialisation d'ici à 2031.
"Ce n'est pas une question de mode, c'est une question de sécurité pour nos concitoyens", rappelle mercredi 12 mars sur franceinfo Sandrine Le Feur, député Ensemble pour la République, rapporteure d’une mission d’information sur le "zéro artificialisation nette" (ZAN) qui rendra ses conclusions à la fin du mois.
Le ZAN prévoit que d'ici à 2050, toute nouvelle surface urbanisée devra être compensée par la renaturation d’une surface équivalente. Mais le Sénat se penche sur un texte visant à revoir certains principes du "zéro artificialisation nette", notamment la mesure qui entend supprimer un objectif intermédiaire qui prévoit de diviser par deux le rythme d’artificialisation d'ici à 2031. Le Sénat "vide complètement le sens de la proposition de loi en multipliant les dérogations", déplore la députée.
"Que l'adaptation climatique devienne une fonction régalienne"
Sandrine Le Feur rappelle que depuis 1980, "on est passé de 3 à 5 millions d'hectares de terres artificialisées alors que la population n'a augmenté que de 20%". Par ailleurs, "en France, on consomme 24 000 hectares d'espaces naturels, agricoles et forestiers. C'est l'équivalent à cinq terrains de football par heure", souligne-t-elle. Selon la députée, les élus locaux "ne nous demandent pas de supprimer le ZAN, ils nous demandent de les accompagner financièrement et d'avoir un appui technique".
Sandrine Le Feur milite "pour que l'adaptation climatique devienne une fonction régalienne. Matignon doit prendre directement en charge ce sujet. Quand on est face à des inondations, des feux de forêt, on se rend compte que finalement, le réchauffement climatique, c'est une réalité. C’est de l'adaptation climatique, c'est la sécurité de nos concitoyens", affirme-t-elle. La députée ne votera pas le texte s'il n'est pas amendé.
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