: Reportage "Le gain est facilement de trois degrés" : près de Toulouse, des entreprises repeignent leur toiture en blanc pour lutter contre les fortes chaleurs
Les vagues de chaleur se succèdent, poussant de nombreuses entreprises à repeindre leur toiture et le bitume pour faire baisser les températures. Une recette éprouvée dans les pays méditerranéens, mais qui se répand notamment dans le Sud-Ouest.
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Coup de chaud vendredi 8 août. Onze départements du Sud-Ouest et de la vallée du Rhône sont placés en vigilance orange canicule par Météo France. Des vagues de chaleur de plus en nombreuses, qui poussent certaines entreprises et collectivités à s'adapter en repeignant leur toiture pour gagner quelques degrés. Une vieille recette bien connue des pays méditerranéens, mais qui fait ses preuves, notamment dans la région de Toulouse, où le phénomène commence à prendre de l'ampleur.
C'est par exemple le cas de l'entreprise Recaero, en Ariège, spécialisée dans les pièces de rechange pour l'aéronautique. Sa toiture plate posait plusieurs problèmes il y a quelques mois, explique Anthony, responsable maintenance. "Le tuyau blanc que vous voyez là-bas, il y a deux, trois ans, il a complètement fondu, décrit-il. Il faisait 80 degrés sur le bitume, c'était un signe d'alerte." Le bitume noir, brûlant, est une menace pour les infrastructures. Il donnait aussi très chaud, en absorbant la chaleur, aux ouvriers juste en dessous.
"Pendant la période caniculaire qu'on a eue sur le mois de juin 2025, on a eu une température qui, dans certains secteurs, pouvait avoisiner les 40 degrés."
Stephan Novello, responsable production chez Recaeroà franceinfo
Mais le mur a été repeint en blanc il y a trois semaines, sur une surface de 7 000 mètres carrés. Et Stephan Novello, note une nette différence. "Hier, on a obtenu à l'intérieur de l'atelier une température à hauteur d'homme aux alentours de 31 degrés, pour une température extérieure de 36, 37 degrés, raconte-t-il. Donc, on est quand même bien à l'heure actuelle."
Une température divisée par deux sur le toit, diminuée de presque dix degrés à l'intérieur, grâce au pouvoir réfléchissant de la peinture blanche. "Quand on sort du contrôle où il y a la climatisation, c'est moins étouffant, ça fait moins mur pris dans la face, ça a vraiment baissé", apprécie Carole, qui travaille au contrôle tôles.
Des écoles et des crématoriums déjà blanchis
Quatre-vingts km plus au nord, au bord de la rocade toulousaine, se trouve le toit de Campus Trafic, où l'on supervise le trafic de l'agglomération de Toulouse. Guillaume Dumas, de la direction climat de la Métropole, ne regrette pas d'avoir tenté l'expérience de la peinture blanche sur ce bâtiment il y a deux ans. "Le gain, c'est facilement trois degrés [en moins] pour les bureaux qui sont directement en dessous, affirme-t-il. L'aménagement comme celui-ci en termes d'argent devient très vite rentable. Quand on a 2 000 mètres carrés de bureaux qui vont gagner 30% à 40% par an sur leur consommation énergétique de climatisation d'été, c'est énorme. Mais il y a un projet plus global, on a notamment des toitures de 50 000 mètres carrés par endroits, sur des bâtiments de fret. Donc, on a beaucoup de toitures qui sont éligibles."
Une dizaine de sites, dont des écoles, ont déjà été blanchis. Solar-Paint, une entreprise toulousaine spécialisée, indique avoir doublé son chiffre d'affaires en trois ans et équipe la grande distribution ou même des crématoriums.
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