Traité sur la haute mer : "50 ratifications", "c'est un succès massif de la diplomatie française", estime la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runache
Le traité de protection de la haute mer a été ratifié par 50 pays mais pas par les Américains. "C'est vraiment un grand enjeu diplomatique et nous allons être à la manœuvre", assure la ministre sur Ici Azur.
Le traité de protection de la haute mer a été ratifié par 50 pays, se félicite mardi 10 juin sur ICI Azur Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, de la Mer et de la Biodiversité. "C'est un succès massif de la diplomatie française", estime-t-elle, même si les États-Unis ne l'ont pas signé.
Le sommet des Nations Unies sur l'océan, l'Unoc, se poursuit à Nice. Le traité de protection de la haute mer, dont l'entrée en vigueur est espérée d'ici la fin de l'année, va donner des moyens d'action pour la conservation et la gestion durable de la biodiversité marine, dans l'immense partie des océans qui n'appartient à personne. "Ce matin, [il y a] 50 ratifications" par les États, dénombre Agnès Pannier-Runacher. "On a fait un bond quantique et surtout, nous savons que nous allons pouvoir sécuriser la mise en œuvre de ce traité d'ici la fin de l'année", promet-elle, estimant que "c'est un succès massif de la diplomatie française, du président de la République".
Le traité ne sera toutefois pas ratifié à la fin du sommet de l'Unoc, car "des pays comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne nous disent évidemment, on va le ratifier. Mais compte tenu de l'agenda de notre Parlement, on ne saura pas le faire d'ici le 13 juin", explique Agnès Pannier-Runacher, qui croit en leur promesse de le faire "dans les prochaines semaines". "Nous porterons cette vision. Nous avons déjà prévu des financements pour accompagner la mise en œuvre de ce traité", poursuit la ministre.
"La diplomatie, c'est lutter contre la loi du plus fort"
Mais le président américain Donald Trump n’a pas signé le traité. "C'est dramatique d'exploiter les fonds marins, tacle Agnès Pannier-Runacher. C'est une exploitation minière dans les hauts fonds marins, avec le risque de bouleverser les écosystèmes." Le traité sur la haute mer "permet la mise en place d'aires marines protégées avec des contrôles et des bateaux pour imposer ces contrôles", précise-t-elle.
Au plan international, Agnès Pannier-Runacher assure faire "pression très concrètement sur la Suisse qui est partie prenante dans l'entreprise qui aujourd'hui veut nous imposer l'extraction minière. Je fais pression sur le gouvernement du Canada, j'essaye d'entraîner une coalition derrière moi". Le président de la République vient par ailleurs de "signer une tribune avec 27 chefs d'État. Donc c'est ça la diplomatie, c'est lutter contre la loi du plus fort", pense la ministre. Et selon elle, "lutter contre la loi du plus fort, c'est refuser qu'un État décide contre tous les autres États et mette en danger la vie sur terre et la biodiversité. C'est vraiment un grand enjeu diplomatique et nous allons être à la manœuvre".
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