Pollution en Chine : le pays "privilégie l'économie au détriment du climat"
Le nord de la Chine traverse en janvier un nouvel épisode de pollution. Interrogé par franceinfo mardi, le sinologue Jean-Luc Domenach estime que cette pollution résulte de la croissance économique.
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Depuis le week-end du Nouvel An, Pékin connaît un nouvel épisode de forte pollution. Un épais brouillard recouvre le nord de la Chine. Le gouvernement a dû fermer les voies rapides et annuler plusieurs centaines de vols. Pour Jean-Luc Domenach, sinologue et professeur à Sciences Po Paris, interrogé par franceinfo mardi 3 janvier, le pays ne peut pas mener une politique écologique tout en poursuivant sa croissance effrénée.
franceinfo : Les Chinois s'émeuvent de ces pics de pollution à répétition. Est-ce une situation inédite ?
Jean-Luc Domenach : Le gouvernement chinois prend des mesures, car la population commence justement à se préoccuper de cette pollution. Le problème est avant tout politique. Les responsables en sont parfaitement conscients. Mais le pouvoir repose sur les exploitants, les propriétaires des usines, qui sont des crapules industrielles. Le gouvernement ne peut donc pas faire tout ce qu'il souhaite. La simple volonté politique n'est pas suffisante.
Ceux qui tiennent l'économie tiennent aussi les leviers des aciéries et du charbon. Avant, la Chine mourait du communisme. Aujourd'hui, elle meurt d'un capitalisme déchaîné.
L'arrivée du climato-sceptique Donald Trump à la présidence des États-Unis peut-elle changer l'attitude de la Chine ?
Il s'agit surtout d'un problème interne à la Chine. L'élection de Donald Trump n'aura pas beaucoup d'impact. Les dirigeants se battent entre eux, sur leur propre ring, qui n'est autre que le bureau politique du Parti communiste chinois.
La Chine peut-elle devenir écologiste sans renoncer à sa croissance ?
Les dirigeants se disputent sur ce terrain. Certains, dont beaucoup d'industriels, veulent maintenir le cap malgré tout et continuer à privilégier l'économie au détriment du climat. Les grands dirigeants politiques souhaitent, eux, une croissance plus propre.
Cette pollution perturbe pourtant l'économie du pays, avec tous ces malades et ces avions cloués au sol. Mais les Chinois ne portent par le même regard que nous sur le sujet. Même pour la population, il est difficile de renoncer à une croissance qui atteint 8% chaque année.
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