Pourquoi, du point de vue environnemental, le plastique pose-t-il à ce point problème ? OnVousRépond Climat

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Article rédigé par Frédéric Vion
France Télévisions

Nous utilisons chaque jour beaucoup d'objets en plastique qui, une fois usagés, finissent encore trop souvent dans la nature. Pourquoi cette pollution est-elle particulièrement dramatique ? Nathalie Gontard, directrice de recherche à l'INRAE, vous répond.

Plusieurs fois par jour, nous utilisons des objets en plastique... dont certains, comme les emballages, sont jetés sitôt le produit consommé ! Or le tri et le recyclage des matières plastiques sont encore très perfectibles. D'abord parce que nous trions mal : nos poubelles qui partent à l'incinérateur contiennent encore pas moins de 35 % de déchets recyclables, dont une grande part d'emballages plastiques, qui auraient dû être jetés dans la poubelle jaune.

90 % du plastique jamais recyclé

Selon l'OCDE, dans le monde, plus de 90 % du plastique n'est jamais recyclé et plus de 20 millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans la nature, souvent après seulement quelques minutes d'utilisation. Un Français moyen, lui, consomme 70 kgs de plastique par an.

Et même lorsque nous le trions correctement, le plastique est un matériau complexe à recycler. Par exemple celui qui tapisse l'intérieur des briques de lait, qu'il faut séparer du carton et de l'aluminium qui composent aussi la brique. Au total, le parlement de Strasbourg estime que l'Union Européenne produit bien davantage de plastique qu'elle n'en recycle.

La dangerosité des plastiques est liée à trois phénomènes simultanés.

Nathalie Gontard, directrice de recherche à l'INRAE

« La dangerosité des plastiques est liée à trois phénomènes simultanés », explique Nathalie Gontard, directrice de recherche à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement. D'abord, « sa très longue persistance dans notre environnement pendant des siècles et des millénaires ». Deuxièmement, « sa fragmentation très lente », contrairement à un trognon de pomme qui va pourrir et se désagréger rapidement. Enfin, « son interactivité avec le milieu extérieur », autrement dit les maladies qu'il peut entraîner.

Un risque pour la santé humaine

Car contrairement à un matériau naturel, les organismes des humains ou des animaux ne sont pas capables de digérer un produit aussi artificiel que le plastique. Par conséquent, « il s'accumule dans nos organes », sous forme de microparticules invisibles à l'œil nu. Ce qui, « comme tout corps étranger qui s'accumule, entraîne des dysfonctionnements », rappelle Nathalie Gontard. C'est ainsi que les scientifiques soupçonnent que les plastiques déjà présents dans notre corps puissent provoquer, entre autres, un risque quatre fois et demie supérieur d'être victime d'un infarctus ou d'un accident vasculaire cérébral...

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