"Les températures sont dignes d'un mois de novembre" : pourquoi a-t-il fait si froid en France cette semaine ?

Pour la première fois de l'année, l'Hexagone a connu mardi et mercredi une anomalie froide de -5°C par rapport aux normales de saison.

Article rédigé par franceinfo
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Une journée de météo morose, à Chambery (Savoie), le 5 janvier 2022. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
Une journée de météo morose, à Chambery (Savoie), le 5 janvier 2022. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

A l'inverse des pics de chaleur, de plus en plus fréquents et intenses en raison du changement climatique, les pics de fraîcheurs sont de plus en plus rares. Alors quand ils surviennent, cela fait tout drôle, ont constaté les Français, qui vivent, vendredi 26 septembre, la fin d'un épisode anormalement froid. Les températures retrouveront progressivement des valeurs de saison dans le week-end, prévoit Météo-France. En attendant, "les températures maximales sont localement dignes d'un mois de novembre", a relevé le climatologue Matthieu Sorel sur le réseau social BlueSky.

Sur les cartes ci-dessous, on constate qu'une grande partie du pays a affiché, mardi et mercredi, des températures correspondant aux normales de saison entre le 1er novembre et le 1er décembre pour la période 1991-2020 (ici représentée par trois nuances de gris).  

Quand septembre prend des allures de novembre ! Oui il fait frais, parfois froid même. Les températures maximales sont localement dignes d'un mois de novembre. ℹ️ meteofrance.com/actualites-e...

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— Matthieu Sorel (@matthieusorel.bsky.social) 26 septembre 2025 à 08:36

Lors de ces deux journées, la France a connu pour la première fois de l'année une anomalie froide de -5°C, poursuit le climatologue, qui met cette donnée en perspective : dans le même temps, la France a connu 43 fois "une anomalie supérieure à +5°C depuis le 1er janvier". Notre tableau de bord des températures indique par ailleurs que la France a eu 277 journées plus chaudes que la moyenne des températures mesurées entre 1971 et 2000 depuis un an.

 
 

"Avant 2000, de tels pics de fraîcheur étaient observés fin septembre une année sur trois.
Dans un climat qui se réchauffe, les épisodes de fraîcheur précoces se raréfient", relève Météo-France dans un article publié vendredi 26 septembre. 

Une goutte froide persistante 

La raison de ces températures très fraîches : la persistance d'une goutte froide (de l'air froid en altitude) sur le pays. "Entre dimanche et lundi, de l'air froid d'origine polaire a afflué sur le pays. Parallèlement, une perturbation s'est enroulée autour d'une goutte froide plus au sud, précise l'agence. Très peu mobile, cette goutte froide [a maintenu] des conditions grises et humides, avec une fraîcheur diurne inhabituelle pour la saison."

Des valeurs inédites de température maximale basse ont ainsi été enregistrées mercredi, avec 9,3°C à Blesmes (Aisne), où Météo-France n'avait jamais enregistré de telles températures lors des dix derniers jours de septembre depuis l'ouverture de cette station météo en 1987. Le record de fraîcheur pour la période a aussi été enregistré à Fontainebleau (Seine-et-Marne), avec 11,4°C, et à Magnanville (Yvelines), où la température n'a pas dépassé les 10,5°C. 

"Le manque de soleil fait aussi partie du caractère remarquable de la situation, avec parfois trois ou quatre journées sans soleil, ce qui est exceptionnel en septembre et traduit une situation météorologique bloquée."

Météo-France

sur son site internet

Vendredi, "la goutte froide continue de tourner sur l'est de la France", précise encore Météo-France, alors que la station de Nancy (Meurthe-et-Moselle) affiche cinq jours consécutifs sans soleil et quatre jours consécutifs avec des températures inférieures à 12°C. En septembre, la ville a connu une pluviométrie de 160 mm, ce qui fait d'ores et déjà du mois en cours le mois de septembre le plus pluvieux jamais enregistré dans cette station ouverte depuis 1927.

Aujourd’hui, la goutte froide vit ses dernières heures sur notre région. Ce week-end, le temps devient plus lumineux et conforme aux standards de saison. À l’image de Nancy, la semaine actuelle est remarquable dans le Nord-Est pour sa fraîcheur et son absence de soleil en septembre. 📷via Skaping

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— Météo-France Nord-Est (@meteofrance-ne.bsky.social) 26 septembre 2025 à 10:58

Paris aussi a connu, jeudi, une journée marquée par "une luminosité extrêmement faible, due à l'épaisse couche de nuages, poursuit l'agence. La différence entre le minimum et le maximum de températures sur vingt-quatre heures a été de seulement 0,6°C, ce qui est du jamais-vu aussi tôt dans l'automne, et seulement égalé durant l'automne climatologique par la journée du 5 novembre 1974."

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