De la Loire à la frontière belge, Météo-France relève des records de température pour un mois d'avril

"30°C fin avril, ça va devenir régulier", a assuré Olivier Proust, météorologue à Météo-France, mercredi 30 avril sur France Inter, alors que les températures doivent atteindre les 30 degrés à certains endroits de l'Hexagone jusqu'à vendredi.

Des records de température minimale pour un mois d'avril ont été battus dans le Finistère. "On est resté au-dessus de 14°C toute la nuit sur le sud Finistère", indique Olivier Proust, avec un "nouveau record de température minimale de 14,4°C à Quimper (depuis le début des relevés en 1967) et de 14,7°C à Lanvéoc (depuis le début des relevés en 1948) au lever du jour."

Un soleil très puissant et des conditions sèches

De la Loire à la frontière belge, des records mensuels de température ont été battus mercredi, selon Météo-France. Parmi les relevés effectués dans les stations de référence du réseau Météo-France, on peut noter Angrie dans le Maine-et-Loire avec 27,2°C, Ernée en Mayenne avec 27,7°C, Notre-Dame-de-Bliquetuit en Seine-Maritime avec 28,5°C, Radinghem dans le Pas-de-Calais avec 28,5°C, ou encore Steenvoorde dans le Nord avec 27,1°C. Ces relevés battent tous les précédents records établis autour des 20 et 22 avril 2018.

D'autres records pourraient être battus pendant cet épisode de chaleur, selon Olivier Proust, qui rappelle au passage qu'on "a déjà eu 30°C fin avril à Paris, par exemple, à la fin des années 1940". La hausse soudaine de ces températures a été causée par l'installation d'un anticyclone avec "un soleil très puissant et des conditions sèches", explique le prévisionniste.

Mais cette chaleur ambiante jusqu'à la fin de la semaine, où les températures sont censées chuter, n'est pas exceptionnelle. "C'est quelque chose qu'on a déjà vécu", précise Olivier Proust, "c'était exceptionnel il y a 20 ans, c'est un début de la normalité dans 20 ans". "On est dans un climat qui évolue", poursuit-il. "Donc 30°C fin avril, il faut s'attendre à ça, (...) ça va devenir une norme."

Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.