Loi Duplomb : ciblés après leur vote du texte controversé, ces députés demandent "un minimum de respect pour la démocratie"

Qu’ils aient voté pour ou contre, plusieurs parlementaires sont la cible de menaces ou d’intimidations après l’adoption de la loi Duplomb. Le garde des Sceaux appelle à systématiser les poursuites.

Article rédigé par Tristan Barraux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Lors de l'adoption de la loi Duplomb à l'Assemblée nationale, le 8 juillet 2025. (GUILLAUME BAPTISTE / AFP)
Lors de l'adoption de la loi Duplomb à l'Assemblée nationale, le 8 juillet 2025. (GUILLAUME BAPTISTE / AFP)

Le vote de la loi Duplomb, puis la pétition en ligne avec plus d'un million de signataires, électrise le débat public. Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, demande de "systématiser les poursuites pénales et de mettre en place un accompagnement individuel lorsque les parlementaires sont menacés, quel que soit leur vote". Le gouvernement recense pour l'instant neuf atteintes aux parlementaires sur tout le territoire allant des dégradations de permanences aux menaces.

En plein festival des brodeuses, à Pont-l'Abbé, dans le Finistère, la députée Renaissance de la 7e circonscription du département, Liliana Tanguy, est sur une scène dimanche 13 juillet quand des milliers de personnes tournent la tête. "De l'autre côté de la rive se sont placées des activistes derrière des pancartes avec un fumigène avec une sirène et qui dénonçait mon vote de la loi Duplomb", raconte la députée.

L'élue reçoit aussi des dizaines de menaces sur les réseaux sociaux et n'hésitera pas à porter plainte si cela continue. "Je pense qu'il faut un minimum de respect de la démocratie quand elle s'est exprimée", réclame Liliana Tanguy. Un député de droite qui a voté en faveur du texte explique même avoir reçu des milliers de courriers d'insultes.

"Ca ne va pas améliorer leurs revenus"

Des parlementaires qui ont voté contre la loi sont aussi visés comme la permanence de l'Écologiste Jean-Louis Roumégas. "Cela a été signé par la Coordination rurale qui a balancé du fumier, des œufs, des abats. Ca sentait mauvais...", raconte le député de l'Hérault qui ne portera pas plainte. "Pour moi, le plus important, c'est de faire savoir qu'en fait, ils se trompent de cible, explique l'élu écologiste. Que la loi Duplomb, les néonicotinoïdes réintroduits, ça ne va pas améliorer leurs revenus."

Le ministre de l'Intérieur s'inquiétait déjà du climat tendu à l'encontre des élus il y a quelques mois. Bruno Retailleau encourage les préfets à assurer la protection de ceux qui sont particulièrement ciblés.

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