Dans le Pas-de-Calais, une trentenaire atteinte d'un cancer du sein compte attaquer l'État en justice si la loi Duplomb est promulguée

De son côté, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a assuré que "de toute façon, le texte sera promulguée".

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Nord
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Des manifestants opposés à la loi Duplomb, à Paris, le 29 juin 2025. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)
Des manifestants opposés à la loi Duplomb, à Paris, le 29 juin 2025. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

"Quelqu'un qui a eu une chimiothérapie dans sa vie ne peut pas voter la loi Duplomb", confie jeudi 24 juillet à ICI Nord (ex-France Bleu) Nancy Licitra, une habitante d'Oignies, près de Lens (Pas-de-Calais), atteinte d'un cancer du sein depuis décembre. Si la pétition anti-Loi Duplomb (1 847 000 signatures jeudi matin) n'était pas prise en compte, Nancy Licitra, qui a signé ce texte, prévoit d'intenter une action en justice contre l'État.

 Cette professeure de français en collège âgée de 36 ans a déjà subi une chimiothérapie et une mastectomie. Dans une vidéo d'elle postée sur les réseaux sociaux, elle s'émeut que le texte puisse être promulgué par le président de la République. "De toute façon, le texte sera promulgué", a assuré mercredi la ministre de l'Agriculture Annie Genevard.

Or, "si la pétition ne faisait pas avancer les choses, on essaiera de frapper plus fort", déclare Nancy Licitra à ICI Nord. "S'ils ne se rendent pas compte, on les attaquera pour mise en danger de la vie d'autrui", assure-t-elle, précisant qu'elle est déjà en contact avec un avocat.

"Je n'ai pas envie que mon futur neveu soit malade"

La professeure de français dit ne pas savoir d'où vient son cancer, mais évoque son enfance près des champs dans la métropole lilloise et son lieu de vie actuel, près de l'ancien site industriel de Metaleurop. "Ce qui est sûr, c'est qu'on sait déjà ce que ces pesticides-là peuvent provoquer et je n'ai pas envie que mon futur neveu soit malade comme moi", prévient Nancy Licitra.  

"On se demande si les parlementaires connaissent la maladie pour voter des lois pareilles, ce n'est possible, on parle quand même de pesticides qui ont été interdits", ajoute-t-elle, en allusion à la réintroduction prévue par la loi Duplomb de l'acétamipride, un pesticide interdit en France, mais autorisé ailleurs en Europe. 

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