Températures caniculaires : "On est certain que c'est dû au changement climatique", affirme le directeur de l’Institut des sciences du climat
Selon Robert Vautard, d'autres signaux inquiétants sur la planète attestent du dérèglement climatique, comme les fortes chaleurs en Sibérie ou la fonte des glaces en Antarctique.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2020/08/06/phplnhYRt.jpg)
"Les températures les plus fortes sont en augmentation depuis plusieurs décennies et on est certain que c'est dû au changement climatique", a expliqué jeudi 6 août sur franceinfo Robert Vautard, le directeur de l'Institut Pierre-Simon-Laplace des sciences du climat, alors que la France va connaitre un épisode de fortes chaleurs cette semaine. Selon lui, l’enjeu est aujourd’hui de prendre des mesures pour réussir à limiter le réchauffement climatique sur le long terme : "Les actions que l'on prend aujourd'hui pour réduire le changement climatique auront un effet très net au-delà de 2050."
franceinfo : Est-ce que ces températures caniculaires sont des signaux inquiétants ?
Robert Vautard : Les températures les plus fortes sont en augmentation depuis plusieurs décennies et on est certain que c'est dû au changement climatique. Les températures comme 35°C, dans les décennies précédentes, ça arrivait environ une dizaine de jours par an en France. Aujourd'hui, on est déjà à 30 ou 40 jours par an au-dessus des 35°C. Au milieu du XXIe siècle, on s'attend à ce que des températures de 40 degrés soient dépassées quasiment tous les ans en France. Donc, on va vers des températures très fortes, avec des sécheresses qui seront de plus en plus marquées.
Qu'est-ce que vous enseigne l'étude de ces phénomènes de canicule ?
Les canicules en France sont vraiment le marqueur principal du changement climatique. On le voit, on le ressent tous les étés maintenant depuis 2004. Ces canicules nous montrent à quel point nos sociétés sont vulnérables aux changements climatiques. On voit les problèmes de sécheresse qui ont lieu cette année et le degré d'urgence qu'il y a à combattre ce changement climatique par la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Est-ce qu’il y a une volonté politique d’agir sur le réchauffement climatique ?
Je suis scientifique, je ne suis pas du tout politologue mais il y a des politiques d'adaptation au changement climatique. Il y a un plan canicule qui est là. Il y a aussi des mesures qui sont prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Aujourd'hui, on n’est pas sur la trajectoire globalement de réduire les émissions pour arriver à 1°C ou 2°C de réchauffement. Donc, il faut faire bien davantage mais au niveau global.
Est-ce qu'il y a d'autres signaux inquiétants dans le monde en 2020 ?
On a vu un phénomène nouveau en Sibérie avec des températures extrêmes. On a eu aussi un épisode dans l'Arctique au mois de juillet avec des températures atteignant plus de 20°C degrés. Ce qui provoque toute une ribambelle de conséquences, notamment la fonte de la glace de mer. Cette année, on est même dans une diminution record de la glace de mer en Arctique. On dépasse le record de 2012. Et ça a pour effet d'accélérer encore davantage le changement climatique puisque la banquise réfléchit le rayonnement solaire et permet à la Terre d’un peu moins réchauffer.
Est-ce qu’il faut s'habituer à des étés plus chauds et des hivers de plus en plus doux ?
Les étés vont être de plus en plus chauds quoi qu'il arrive, quelles que soient les mesures qu'on prend au niveau climatique. D'ici vingt ans à trente ans, les températures vont encore augmenter d’au moins 1°C à 2°C. C'est inéluctable. En revanche, les actions que l'on prend aujourd'hui pour réduire le changement climatique auront un effet très net au-delà de 2050. Pour nos petits-enfants, finalement. L'enjeu, il est là, il est d'atteindre soit 2°C de hausse environ à la fin du siècle, soit 4 à 5 °C. Et il y a une énorme différence entre un climat 2°C plus chaud et un climat 4°C plus chaud. Ces différences sont absolument considérables.
À regarder
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter