Rythme cardiaque, luminosité, humidité... L'Inserm mène une vaste étude en Île-de-France sur les conséquences de la chaleur sur notre corps

Comment le corps humain réagit-il à la chaleur, comment les canicules affectent-elles notre santé ? Des questions au cœur d'une vaste étude menée en ce moment auprès de volontaires en Ile-de-France, près de 200 personnes dont les appartements sont équipés de capteurs et qui doivent se promener avec un sac à dos bien particulier.

Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Isabelle, Parisienne et volontaire de l'étude H3 Sensing de l'Inserm, avec le sac à dos empli de capteurs (BORIS HALLIER / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Isabelle, Parisienne et volontaire de l'étude H3 Sensing de l'Inserm, avec le sac à dos empli de capteurs (BORIS HALLIER / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Voilà la bête", réagit Isabelle qui aura sans doute l'air d'un robot quand elle sortira avec ce sac à dos bardé de capteurs. "L'espèce de petit champignon, ça va être pour l'humidité, et sur les côtés, ce sont deux anémomètres qui vont prendre le vent dans les deux directions, lui présente Caroline Pillan, coordinatrice à l'Institut de la recherche médical (Inserm). L'idée, c'est que vous le prenez dès que vous sortez de chez vous et après, une fois vous êtes installés quelque part, évidemment, vous le retirez, vous le posez à côté de vous, par terre, et vous continuez vos activités tranquillement."

Mais ce n'est pas le seul équipement auquel cette volontaire va devoir s'habituer. Caroline Pillan, coordinatrice à l'Institut de la recherche médical (Inserm) est arrivée chez Isabelle avec une valise remplie de matériels. "Le bracelet va mesurer votre rythme cardiaque, poursuit Caroline Pillan. Il mesure aussi la température à la surface de votre peau." Tout y passe, même la chambre de ce petit appartement en plein cœur de Belleville à Paris. "On va poser le carré avec des ventouses sur la fenêtre et ça permet d'avoir l'intensité lumineuse", indique la coordinatrice à l'Inserm.

"On dégouline de sueur dans l'appartement"

Pendant quatre jours, ces capteurs vont mesurer la chaleur dans l'appartement où vit Isabelle depuis douze ans et son impact sur elle, particulièrement sensible à la hausse des températures. "Lorsqu'il fait 30°C, c'est insupportable dans l'appartement. Souvent je ne rentre que le soir après 21 heures, après le coucher du soleil parce qu'on dégouline de sueur dans l'appartement", raconte Isabelle qui dans les cas de fortes chaleurs "ne se sent pas très bien" et a "les jambes lourdes"

Et c'est justement pour mieux connaître les effets de la chaleur sur le corps que l'étude H3 Sensing est menée. "On voulait aller sonder la population dans son ensemble pour faire remonter des profils de vulnérabilité qui pourraient être moins attendus que ceux qu'on connaît bien déjà, indique Basile Chaix, chercheur à l'Inserm. C'est pour ça qu'on conduit cette étude, pour suivre des populations en période de vague de chaleur, dans leurs conditions de vie réelle et dans leur environnement de vie quotidien. "

Des vagues de chaleurs qui se multiplient et sont de plus en plus intenses. On observait avant 1989 une vague de chaleur en moyenne tous les cinq ans en France, contre au moins une par an aujourd'hui.


Si vous êtes une personne isolée, pensez à vous inscrire sur le registre communal mis en place par votre mairie. Ce registre permet de localiser les personnes isolées pouvant être en difficulté, notamment en cas de canicule, afin de leur proposer une aide adaptée si nécessaire.

Vous avez besoin d'aide ou de conseils ? Contactez la plateforme téléphonique Canicule info service au 0800 06 66 66. (appel gratuit depuis un poste fixe en France métropolitaine, de 9h à 19h).

En cas d'urgence, contactez le Samu en composant le 15.

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