Reportage "On a fait livrer des palettes de bouteilles d'eau" : face à la canicule, dans les Bouches-du-Rhône, ces entreprises s'adaptent à la nouvelle réglementation

Horaires aménagés, eau fraîche, rafraîchissement... Un nouveau décret entre en vigueur le 1er juillet pour renforcer les obligations des employeurs face aux fortes chaleurs. Reportage à La Ciotat.

Article rédigé par Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des travailleurs sur un chantier à Marseille, se protègent du soleil et de la chaleur. (PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP)
Des travailleurs sur un chantier à Marseille, se protègent du soleil et de la chaleur. (PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP)

À l'entrée de ce chantier, sur les hauteurs de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), le thermomètre affiche 36 degrés. Mohamed et Vincent sont électriciens, sous-traitants d'Enedis. Et aujourd'hui, ils ont de la chance, ils peuvent s'abriter sous un arbre. "Là, on est à l'ombre mais des fois on est en plein cagnard",  explique l'un d’eux. Quand l'autre électricien ajoute : "En ce moment, c'est difficile surtout avec la canicule. Après, on fait avec, de toute façon on n’a pas le choix..."

Pour les protéger, leur société leur a donné un parasol. Cela fait partie des nouvelles obligations des entreprises précisées par un décret, le 1er juillet, afin de mieux protéger leurs employés lors des canicules : fournir des dispositifs occultants, tout en garantissant l'accès à l'eau... "Chaque jour, on a un pack d'eau et on a une petite glacière", concluent Mohammed et Vincent. 

Trois litres d'eau par jour et par personne est le minimum. Alors, la société SMMevents fait livrer des packs à ses salariés qui montent des installations dans les festivals."On a fait rentrer des palettes d'eau et nos équipes partent avec ce qu'il faut de manière à être autonomes. Avec cette chaleur, il faut qu'ils puissent s'asperger un peu la nuque", affirme le directeur général Frédéric Moschetti.

Des chantiers tôt le matin

Autre mesure obligatoire : adapter les horaires de travail. "On demande à nos clients la possibilité de démarrer entre six et sept heures du matin, ce qui nous demande une certaine organisation, comme faire livrer les engins de manutention la veille... Ça nous permet de travailler à la 'fraîche'. Malheureusement, nous sommes tributaires des horaires, parce que la nuit certains sites sont fermés. Le fait d'avancer ces horaires nous permet d'avoir deux, trois heures en plus de fraîcheur afin de finir avant les grosses chaleurs", précise le chef d'entreprise. 

De 6h à 13h : voilà les nouveaux horaires mis en place par cette autre entreprise, Alris, qui fabrique des stands pour les salons d'exposition. Le patron Patrice Mouchez nous guide dans l'un de ces hangars trop grand pour être climatisé : "Là, on est à l'intérieur, je pense qu'on peut dépasser les 30 degrés."  

"Le réchauffement climatique, on a l'impression qu'on le touche du doigt cette année." 

Patrice Mouchez, directeur de l'entreprise Alris

à franceinfo

Ici, les salariés ont des ventilateurs, des réfrigérateurs. Et le patron assure qu'ils peuvent dire "stop" s'il fait trop chaud. "Là, c'est vraiment l'humain qui parle. Donc si eux-mêmes ou le chef d'équipe jugent que c'est trop compliqué, on les fait partir plus tôt ou on trouve une autre solution. Mais là, c'est vraiment exceptionnel", ajoute le directeur. Le chef d'entreprise se dit conscient qu'il sera peut-être, un jour, obliger de faire des travaux dans son hangar, afin de mieux le rafraîchir.

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