Canicule : les villes se mettent au vert pour se rafraîchir, mais à quel prix ?

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Article rédigé par France 2 - S. de Misouard, S. Thiebaut, L. Morel - Édité par l'agence 6Médias
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Face à l'augmentation des vagues de chaleur, les municipalités cherchent à transformer les villes pour les rendre plus supportables. Cela passe en particulier par la végétalisation. Elle s'est accélérée ces dernières années, mais verdir la ville coûte cher.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder dans son intégralité.

Le bruit des pelleteuses laissera bientôt place à celui des oiseaux et des enfants. L'été prochain, à Courbevoie (Hauts-de-Seine), en région parisienne, un parc doit sortir de terre pour apporter de la fraîcheur aux habitants. Coût du chantier : près de deux millions d'euros. Une facture salée, mais les travaux sont colossaux. D'abord, l'usine présente sur la parcelle a dû être rasée. Et il faut payer les 15 ouvriers qui travaillent chaque jour pour verdir l’espace. Les arbres aussi coûtent cher : 1 500 euros chacun. Encore plus pour les fontaines à eau : environ 2 000 euros l'unité. L’investissement est jugé indispensable par la ville. "C'est important parce qu'on est dans une ville dense où les gens ont assez peu de jardins privés, donc nos jardins publics sont les jardins privés des gens", explique Christian Maillard, directeur des espaces verts et de l’environnement.

Des installations qui coûtent cher

Les villes mettent la main à la poche pour s'adapter aux épisodes de forte chaleur. À Nantes (Loire-Atlantique), l'installation d’un miroir d'eau a coûté plus de 3 millions d'euros. À Lille (Nord), la végétalisation d’une cour d'école a, elle, coûté 850 000 euros. À Paris, devant la mairie, une forêt urbaine a coûté 6 millions d'euros.

Mais certaines communes peinent à financer ces projets. À Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une place a été transformée en îlot de fraîcheur cette année. Mais pour trouver les 3 millions d'euros nécessaires, la mairie a dû piocher dans un autre budget, l'enveloppe destinée aux logements sociaux. "C'est des choix, ce n'est pas au détriment de quelque chose, c'est quelque chose qui doit être fait. Si l'on veut pouvoir continuer à vivre de manière positive en ville, en zone urbaine dense, il faut que la ville s'adapte", justifie Mathieu Hanotin, maire PS de Saint-Denis. Si la décision ravit les enfants, les 3 millions d'euros déboursés surprennent les parents. "C'est peut-être un peu beaucoup quand même", lance un père de famille. Une surface arborée permet de faire baisser en moyenne de 4 degrés la température par rapport à une place minérale.  

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