Sécheresse : les astuces du jardin des plantes des Capellans dans les Pyrénées-Orientales pour lutter contre la chaleur

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Article rédigé par France 2 - S. Piard, L. Le Moigne, N. Lachaud, Imagees drone : Ville de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) - Édité par l'agence 6Medias
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Le jardin des Capellans à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales), est particulièrement exposé à la sécheresse depuis plusieurs années. Ses gestionnaires ont mis au point une série de mesure pour s'adapter à ce nouveau climat et offrir un îlot de fraîcheur aux visiteurs.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Niché entre la Méditerranée et les Pyrénées, le jardin des Capellans est le seul remarquable du département des Pyrénées-Orientales. Cinq hectares, à l'exotisme savamment entretenu par une équipe de passionnés. Pour jardiner, il faut parfois se mouiller. Pas facile de retirer des gigantesques feuilles mortes de près de 2 m de diamètre issues des nénuphars géants d'Amazonie tout juste installés. Avec le réchauffement climatique, les voilà désormais adaptés au climat des Pyrénées-Orientales. "Des pièces d'eau dans des jardins, on peut en avoir. Des pièces d'eau avec une eau suffisamment chaude l'été, c'est plus compliqué", pointe Valérie Joulin, responsable du jardin des plantes des Capellans (Pyrénées-Orientales).

Des espèces choisies avec soin

Un jardin qui reste luxuriant, malgré une sécheresse qui dure depuis trois ans dans la région. Une prouesse saluée par les visiteurs. "Maintenir un écosystème comme ça dans une région aussi sèche, oui, c'est un vrai challenge", admet l'un d'eux.

À la création du jardin, à la fin du XIXe siècle, le réchauffement climatique débute à peine. Aujourd'hui, il s'impose. Chaque aménagement est donc soigneusement pensé. Comme ce verger planté l'an dernier avec uniquement des espèces tropicales. "On a des asiminiers, des mains de Bouddhas, des grenadiers, un bananier du Japon et un bananier spéciosa. On fait aussi des tests, on espère que ça continuera à se développer", explique Sébastien Bollini, responsable embellissement à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales). Critère essentiel : économiser l'eau. Des arrêtés préfectoraux réglementent son utilisation. "Le but, c'est de donner le nécessaire à la plante sur les deux premières années et de faire des paillages, tout un système de préservation des plantes, pour les aider à se développer le mieux possible", détaille Sébastien Bollini.

Aujourd'hui, l'équipe installe des agapanthes, le jardin en compte désormais beaucoup. "L'intérêt, effectivement, c'est qu'elles sont adaptées à notre climat, à l'élévation de température, aux ressources en eau qui diminuent, et elles ont aussi le double intérêt d'avoir des floraisons estivales. C'étaient des plantes qui étaient très répandues dans les jardins de la Côte d'Azur, mais pas du tout chez nous", indique Valérie Joulin.

Une alimentation en eaux usées

Pour arroser, une eau très écologique est utilisée : depuis un mois, ce sont des eaux usées, celles des douches ou de vaisselles, réutilisées après un passage en station d'épuration. Et l'eau n'est pas le seul défi. Il y a aussi les insectes venus d'autres continents qui se multiplient avec le réchauffement. À leur menu, les palmiers, qui désormais sont régulièrement traités de façon écologique. "Il y a un ravageur qui est le charançon, qui ravage le cœur du palmier, qui le sèche, qui fait perdre les feuilles et qui le creuse de l'intérieur. Du coup, l'arbre pourrit", explique Sylvain Chatenet, agent d'entretien à Saint-Cyprien.

Le jardin compte en tout 500 espèces. Certaines ont réussi à survivre plus de 130 ans, comme un séquoia géant ou des immenses magnolias. Des arbres aujourd'hui précieux qui permettent aux visiteurs de mieux encaisser la hausse des températures. "Ça fait vraiment une bulle d'oxygène en pleine ville. Il y a la mer pas loin, mais c'est un autre climat presque", témoigne une visiteuse. Bien plus qu'une promenade, ce jardin offre désormais un refuge face aux canicules à répétition dans cette région.

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