Sécheresse : la Confédération paysanne prône "la mise en place d'un fonds mutuel et solidaire où l'ensemble de la filière serait partie prenante"

Le nouveau système assurantiel privé "ne fonctionne clairement pas. Mis en place il y a seulement deux ans, il est clairement en train de s'effondrer", déplore Thomas Gibert, maraîcher et porte-parole national de la Confédération paysanne, dimanche sur franceinfo.

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Un maraîcher arrose son champ, le 7 août 2025 à Auvers-sur-Oise (Val-d'Oise). (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)
Un maraîcher arrose son champ, le 7 août 2025 à Auvers-sur-Oise (Val-d'Oise). (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

La Confédération paysanne prône dimanche 24 août sur franceinfo "la mise en place d'un fonds mutuel et solidaire où l'ensemble de la filière serait partie prenante", affirme son porte-parole national Thomas Gibert, maraîcher dans la Haute-Vienne. Comme d'autres, ce département connaît de plus en plus de situations de crise liées à la sécheresse.

L'idée est que tout le monde participe, "les fournisseurs d'engrais, de semences, l'agro-industrie, la grande distribution, qui se gavent sur le dos des paysans. Il n'y a pas de raison qu'ils ne participent pas aux risques de ces aléas climatiques". Il souligne un "immense avantage" de cette proposition de fonds : son universalité.

Thomas Gibert, lui, vit sa "cinquième sécheresse" depuis son installation. "On est les premiers touchés du dérèglement climatique, poursuit-il, les aléas sont de plus en plus réguliers et de plus en plus intenses. Ça sonne l'échec cuisant de la réforme du système d'indemnisation des dégâts liés aux aléas climatiques". Selon lui, le nouveau système assurantiel privé "ne fonctionne clairement pas. Mis en place il y a seulement deux ans, il est clairement en train de s'effondrer."

Le besoin d'une "politique de l'eau"

Selon les derniers chiffres de la Confédération paysanne, "seulement 18,3% des paysans et paysannes sont assurés. Tout le reste du monde agricole se retrouve sans filet de sécurité face à ces aléas", regrette-t-il. 

"L'enveloppe est déjà pratiquement atteinte. C'est le moment de changer de politique de gestion des risques climatiques."

Thomas Gibert, porte-parol national de la Confédération paysanne

sur franceinfo

Il souligne en outre que "certaines filières, comme le maraîchage diversifié, ne peuvent pas avoir accès à ces contrats multirisques climatiques subventionnés par l'Etat" et déplore que "le risque lié à ces aléas climatiques [soit] seulement porté par le monde paysan". Enfin, il évoque le "besoin d'une politique de l'eau avec une meilleure répartition de la ressource, qui va diminuer d'année en année, pour qu'un maximum de paysans et paysannes y aient accès".

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