Sécheresse : des industriels de la boisson contraints d'adapter leurs prélèvements d'eau
Ces derniers jours, des fabricants d'eau en bouteille comme de sodas, dont les usines prélèvent de l'eau potable, ont dû réagir face aux conditions climatiques qui engendre la diminution des ressources.
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Face à la sécheresse qui touche la France, l'industrie des eaux minérales, comme celle des sodas, doit s'adapter. Nestlé, Danone ainsi que Coca-Cola, trois géants de la production de boissons, ont dû limiter ou suspendre certaines de leurs usines dans différents départements.
Dans les Vosges, Nestlé suspend deux forages
A Vittel (Vosges), Nestlé Waters, filiale française du groupe suisse Nestlé, a suspendu deux de ses six forages. Il s'agit d'eau minérale que l'entreprise puise dans les Vosges pour produire et commercialiser les bouteilles de la marque Hépar. Cette décision est liée "aux aléas climatiques", a expliqué le groupe jeudi 4 mai dans un communiqué que franceinfo a pu consulter.
Ces deux forages "ont été identifiés comme particulièrement sensibles, du fait de leur faible profondeur, aux aléas climatiques. Ceci affecte la disponibilité de la ressource en eau sur ces forages et rend très difficile le maintien de la stabilité des caractéristiques essentielles d'une eau minérale naturelle". A Vittel, Nestlé Waters emploie près de 600 personnes.
Dans l'Essonne, Coca-Cola appelé à préserver une nappe phréatique
A quelques centaines de kilomètres plus à l'ouest, dans l'Essonne, une usine Coca-Cola puise dans la nappe phréatique de Grigny depuis le milieu des années 1980 pour élaborer des sodas. Une pratique que le maire communiste Philippe Rio tente d'abolir depuis quelques années. Si le niveau actuel de cette nappe phréatique n'est "pas particulièrement" inquiétant, l'édile tient à "préserver cette ressource naturelle". "Il y a suffisamment d'eau de surface pour approvisionner l'usine Coca-Cola sans pomper dans la nappe phréatique", explique à franceinfo Aymeric Duvoisin, le directeur du cabinet du maire de Grigny. La mairie souhaite que l'entreprise se raccorde au réseau public de distribution d'eau de la ville.
"Un accord de principe" pour que l'usine Coca-Cola de Grigny "arrête de pomper dans la nappe phréatique" a été trouvé entre la municipalité et la multinationale et "nous sommes en train de créer les conditions techniques" d'un raccordement de l'usine au réseau public de distribution d'eau de la ville, a précisé le maire (PCF), Philippe Rio, fin avril.
De son côté, Coca-Cola Europacific Partners (CCEP), l'embouteilleur en Europe occidentale du géant américain des boissons gazeuses, a répondu dans un communiqué qu'"à ce stade l'accord avec la municipalité [était] en discussion". L'entreprise dit travailler "avec la municipalité à des modalités pour acheter de l'eau de ville pour une partie" de ses boissons.
Le groupe a obtenu en 1986 une autorisation préfectorale pour puiser dans la nappe phréatique, en échange d'une redevance versée à l'Etat via l'agence de l'eau Seine-Normandie. "C'est la seule usine Coca-Cola de France qui pompe une nappe phréatique, il faut que l'entreprise régularise cela", poursuit-on à la mairie de Grigny.
Dans le Puy-de-Dôme, des restrictions pour Danone
Face à la sécheresse, la préfecture du Puy-de-Dôme a élargi, mardi 2 mai, les mesures de restrictions d'eau à 31 communes, dont celle de Volvic, où le groupe français Danone exploite la célèbre eau minérale. Ces règles s'appliquent jusqu'au 30 juin, pour "limiter le risque de pénurie d'eau potable", selon un communiqué de la préfecture.
Cela se traduit par des nouvelles règles pour les particuliers, mais aussi pour les industriels, contraints de diminuer de 25% leurs prélèvements sur le réseau d'eau potable. Mais la Société des eaux de Volvic (SEV), du groupe Danone, a signé un plan d'utilisation rationnelle de l'eau (PURE), s'engageant à réduire de 5% ses prélèvements mensuels autorisés par l'Etat en cas d'alerte. Elle le fera en mai et juin, a déclaré un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.
Les usages industriels de l'eau représentent 8% des prélèvements d'eau douce dans l'Hexagone, d'après le gouvernement. Emmanuel Macron a présenté fin mars un plan eau pour mieux faire face aux épisodes de sécheresse, affirmant qu'un effort serait notamment demandé à l'industrie.
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