: Reportage "L'enjeu d'aujourd'hui est de lancer les travaux de protection contre les inondations" : un an après les crues, Givors veut faire face aux futurs risques
Le 17 octobre 2024, le Gier est sorti de son lit et est monté à près de cinq mètres, en amont de Givors, sans faire de blessés, mais des dégâts considérables.
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Une crue toujours dans les esprits. Il y a un an, le 17 octobre 2024, des pluies torrentielles faisaient déborder la rivière du Gier, au sud de Lyon, coupant en deux la ville de Givors, dans le Rhône, inondant près de 500 habitations, une centaine de commerces et faisant des dégâts estimés à 100 millions d’euros.
Celles et ceux qui travaillaient au centre commercial de Givors, ce 17 octobre, ont vu l'eau grimper et ont dû être évacués en bateau. Il a notamment fallu trois mois à Enzo Schlegel pour rouvrir la cordonnerie familiale : "On était l'une des premières boutiques à rouvrir parce qu'on était très motivés pour se remettre à bosser, explique-t-il. Quand on a découvert la boutique, deux jours après les inondations, il y avait 30 centimètres de boue et tout était renversé... Plus rien n'était utilisable dans le magasin. On a refait la totalité du magasin du sol au plafond."
"C'était bien horrible. On a passé des nuits blanches à penser à la boutique. Donc, on est bien marqués."
Enzo Schlegel, cordonnier à Givorsà franceinfo
La catastrophe a marqué toute la ville qui, depuis, a réaménagé certains quartiers, notamment le parc du Moulin. "Plutôt que d'en faire un lieu d'activités, d'habitations, on a préféré faire un parc qui soit une respiration dans la ville", explique le maire Mohamed Boudjellaba. Un parc qui pourrait être inondé à l'avenir, "mais comme beaucoup d'espaces, tout le bas de Givors peut être inondé, reprend l'édile. On crée des équipements qui demain, certes, peuvent être impactés, mais ça sera moins qu'une maison, q'une habitation ou qu'une famille."
Des travaux considérables sur quinze ans
La facture de la crue du Gier, qui est monté à près de cinq mètres, s'élève à 100 millions d'euros, selon le président écologiste de la métropole de Lyon, Bruno Bernard. "Aujourd'hui, l'enjeu, c'est de lancer les travaux de protection contre les inondations, estime-t-il. Et aujourd'hui, on attend le retour de l'État, retour favorable, pour que le fonds Barnier [qui permet de payer des travaux pour réduire la vulnérabilité de bâtiments exposés à un risque naturel majeur] finance une partie importante des travaux que la métropole est naturellement prête à accompagner."
Des travaux pluriels sur quinze ans présentés par Pierre Commenville, directeur du cycle de l'eau dans les services de la métropole de Lyon : "Ce qu'on essaie de faire, c'est simplement de laisser de la liberté à la rivière Gier. Et puis, aussi, avec des solutions qui se régénèrent d'elles-mêmes, on appelle ça des 'solutions fondées sur la nature', qui travaillent avec la végétation à ralentir et à élargir le cours de cette rivière. On va s'attaquer aux plus dur dans la décennie qui vient, dans les quinze ans qui viennent."
Le projet est notamment de végétaliser les berges, élargir le lit de la rivière, en somme, et redonner la place aux cours d'eau pour gérer les prochaines crues.
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