"En Canadair, votre avion peut se transformer en feuille de papier" : les pompiers du ciel en première ligne face aux flammes
Pilotes de l'extrême, les pompiers du ciel se retrouvent eux aussi en première ligne face, à bord d'hélicoptères et de Canadair. Pour eux, chaque vol est périlleux.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Des largages périlleux à 30 mètres du sol. Six tonnes d'eau lâchées à chaque rotation. Toute la semaine, les Canadair ont montré combien ils sont indispensables pour fixer les feux de forêt. Au centre de secours et d'incendie de Bordeaux (Gironde), cet après-midi du vendredi 11 juillet, un foyer est signalé à Captieux (Gironde)."Feu d'herbes sèches et de broussailles, superficie détruite d'environ 2 000 mètres carrés", signale-t-on. Des bombardiers d'eau sont aussitôt envoyés, filmés par un habitant. Ils sont devenus essentiels pour tenter de limiter la propagation des feux.
"Sur un feu sur lequel on a un côté qui est inaccessible, on va pouvoir le laisser complètement traité par les avions et porter nos efforts de l'autre côté, avec les camions. Donc, on voit qu'il y a vraiment une complémentarité entre les moyens aériens et les moyens au sol", souligne Marc Vermeulen, chef de corps SDIS 33.
D'anciens pilotes de l'armée de l'air aux commandes
La France compte 12 Canadairs. Leur principal atout est de pouvoir se ravitailler en eau sans rentrer à la base. En 12 secondes, ils écopent dans un port, sur un lac ou en bord de plage, à quelques mètres seulement des baigneurs. Une opération à risque, comme le largage. Pour ces pilotes de l'extrême, souvent d'anciens de l'armée de l'air, il est plus dur d'être aux commandes d'un Canadair que d'un avion de chasse.
"Lorsque vous fermiez la verrière, vous aviez l'impression d'être dans un monstre de fer et d'être inattaquable, inatteignable. Alors qu'en Canadair, vous vous sentez plus fragile. Non pas que l'avion soit fragile, mais parce que l'environnement est hostile, et que dans cet environnement, votre avion peut se transformer en feuille de papier", témoigne Christophe Govillot, ancien pilote de Canadair.
En Grèce, il y a deux ans, un Canadair a accroché un arbre pendant le largage. Une pièce s'est détachée. L'avion, incontrôlable, s'est craché en huit secondes, faisant deux victimes. En France, le dernier drame remonte à 2019. Chacun de ces vols au-dessus des flammes est aussi nécessaire que périlleux.
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