Carte Visualisez l'étendue des feux de forêt qui ravagent le Canada et qui ont déjà brûlé l'équivalent de 245 fois la superficie de Paris

Plus de 230 feux de forêt sont actuellement actifs sur l'ensemble du pays, dont plus de la moitié sont hors de contrôle.

Article rédigé par Laetitia Commanay
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un Canadair largue de l'eau lors d'un incendie de forêt dans la province du Manitoba (Canada), le 29 mai 2025. (MANITOBA GOVERNMENT / AFP)
Un Canadair largue de l'eau lors d'un incendie de forêt dans la province du Manitoba (Canada), le 29 mai 2025. (MANITOBA GOVERNMENT / AFP)

Le Canada de nouveau en proie à des mégafeux de forêt. Certaines régions du pays ont déclaré l'état d'urgence, plus de 31 000 personnes ont déjà été forcées d'évacuer leur habitation, parfois à plusieurs centaines de kilomètres de chez elles, selon le dernier décompte des autorités, jeudi 5 juin. Des villes entières du centre du pays sont menacées par ces incendies d'une ampleur exceptionnelle, pouvant s'étendre à un demi-million d'hectares à la fois. Le centre du pays est particulièrement exposé, avec de nombreux feux déclenchés dans la province du Manitoba, mais aussi en Colombie-Britannique, en Alberta et dans la Saskatchewan.

Selon le bilan de vendredi de l'agence canadienne de surveillance des incendies, plus de 230 feux sont actuellement actifs, parmi lesquels 118 sont considérés comme hors de contrôle, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas être contenus à court terme. A cela s'ajoutent 27 feux en passe d'être maîtrisés, et 87 maîtrisés, autrement dit sous surveillance, bien qu'encore actifs. Visualisez sur notre carte où se situent ces foyers, ainsi que la date à laquelle ils se sont déclenchés.

Avec le réchauffement climatique, le Canada est de plus en plus souvent touché par des événements météorologiques extrêmes, notamment des incendies de grande ampleur. Si l'année 2023 reste la pire jamais enregistrée, avec 15 millions d'hectares partis en fumée, la saison actuelle s'annonce déjà préoccupante : certains feux durent sans interruption depuis le mois de mars et 2,6 millions d'hectares ont brûlé depuis le début de l'année. C'est l'équivalent de 245 fois la superficie de Paris ou d'un incendie qui s'étendrait de Compiègne à Orléans.

Infographie (franceinfo)
Infographie (franceinfo)

En plus des flammes, les fumées dégagées par les incendies inquiètent fortement les autorités. Environnement Canada appelle des millions d'habitants à limiter leurs activités en extérieur, en raison d'une qualité de l'air jugée "très mauvaise" et d'une visibilité fortement réduite. De fines particules (suie, cendres, poussières) stagnent dans l'atmosphère et peuvent parcourir des milliers de kilomètres.

De la fumée jusqu'aux Etats-Unis et même en Europe

Plusieurs Etats du nord des Etats-Unis, proches de la frontière canadienne, sont également touchés. La ville de Chicago, située non loin du Canada, était vendredi enveloppée dans un nuage opaque pour le troisième jour consécutif. Des alertes ont été émises dans des Etats comme le Michigan, le Wisconsin ou encore le Minnesota, où la fumée a fait chuter la qualité de l'air à un niveau jugé nocif pour la santé.

Une partie de ces fumées a même été détectée en Europe, selon l'observatoire européen Copernicus. Elles circulent toutefois à très haute altitude et ne présentent pas de risque sanitaire pour les populations, même si elles peuvent teinter le ciel de nuances orangées au coucher du soleil.

Selon les autorités, la majorité des incendies recensés jusqu'ici sont d'origine humaine, souvent déclenchés de manière accidentelle, par exemple à cause de feux de camp mal éteints ou du passage de trains dans des paysages extrêmement secs.


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