"Je n'ai pas dormi depuis 48 heures" : épuisé, un habitant de Saint-Barthélémy témoigne après le passage de l'ouragan Irma
Ce Français, qui vit sur l'île antillaise depuis huit ans, n'a pas réussi à fermer l'œil depuis le passage de l'ouragan. Franceinfo a réussi à le joindre.
A Saint-Barthélemy, et encore davantage à Saint-Martin, les communications restent très difficiles au lendemain du passage de l'ouragan Irma. Les premières photos montrent des routes inondées, des arbres arrachés par les rafales de vent, des toitures envolées... Franceinfo a réussi à joindre Cyril Marty, originaire de Gustavia, à Saint-Barthélemy. Aux Antilles depuis huit ans, il décrit un paysage en ruine.
>> Au moins quatre morts et des dégâts considérables : suivez les conséquences de l'ouragan Irma
Franceinfo : Comment vous sentez-vous après ces dernières heures éprouvantes ?
Cyril Marty : C'est dur. Très dur. Mais ça va, je suis vivant. J'ai mes bras, mes jambes, c'est l'essentiel. Et puis, j'ai de la chance, ma maison est encore debout, le toit a tenu. Comment ? Je n'en ai aucune idée... Je ne sais pas pourquoi j'ai été épargné. Plus loin, des voisins n'ont pas eu cette chance. Beaucoup d'habitations se sont écroulées. Par la fenêtre, je vois des arbres arrachés, des voitures emportées... Ca fait mal de voir ça.
Quel est votre sentiment au lendemain du passage de l'ouragan Irma ?
De la tristesse. Personne n'est responsable, on a été relativement bien avertis. Mais là, c'est du jamais-vu. Même l'ouragan Luis [en 1995] n'avait pas été aussi fort, il n'avait pas dévasté l'île de cette façon. C'est dur de voir cette île magnifique comme ça : dévastée, cassée... Elle était verdoyante, et maintenant...
Y a-t-il un élan de solidarité entre voisins ?
Enormément oui. Ca a commencé dès la première heure, dès que l'ouragan a quitté Saint-Barth. Avec des amis, on est allés taper aux portes des maisons pour voir si tout allait bien ou si quelqu'un avait besoin d'aide. Ce matin [jeudi], je suis allé aider une maman et sa fillette. Elles étaient coincées à l'intérieur de leur maison, dans une chambre. En fait, elles avaient fermé le rideau électrique pour se protéger. Sauf que le courant est maintenant coupé, donc c'était impossible de sortir. J'ai donc défoncé le rideau électrique. Elles allaient bien, elles avaient de quoi boire et de quoi manger.
J'ai croisé des gens qui ont marché une demie journée pour aller aux nouvelles de leurs parents. Y aller à pied, c'était la seule solution.
Cyril Martyà franceinfo
Comment imaginez-vous les jours à venir ?
Je n'y pense pas encore. Je donne un coup de main tant que je tiens debout. Ce sont les nerfs qui me permettent de tenir. En vrai, je suis épuisé, cela fait quarante-huit heures que je n'ai pas dormi. Et tout le monde est dans le même cas : on a tous passé la nuit du cyclone debout. Comment voulez-vous fermer l'œil quand le vent tape aussi fort contre vos murs ?
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