: Reportage "On essaye de revivre" : à Mayotte, souvent sans électricité, certaines échoppes redémarrent leur activité
Les Mahorais rencontrent encore de grandes difficultés pour s'alimenter, deux semaines après le passage du cyclone Chido sur l'archipel.
Près de deux semaines après le passage du cyclone Chido, la vie reprend son cours à Mayotte, en tout cas dans certaines communes de l'archipel. À Mamoudzou, la plus grande ville, les habitants commencent à retrouver un peu d'eau au robinet, quelques heures par jour, mais ils restent souvent sans électricité. Pour se nourrir, ils se tournent vers les très rares échoppes qui ont réussi à redémarrer leur activité.
Sur le bord de la route, cette annonce salvatrice : "Ici, on fait du poulet grillé !" Le stand ressemble à un grand barbecue. "Le poulet, c'est 10 euros", annonce l'un des gérants. L'activité a redémarré une semaine après le cyclone, "ça fait quatre jours", précise-t-il.
"On ne peut pas se laisser aller"
La file d'attente ne diminue pas ! Hakim vient chercher une portion : "Étant donné qu'on n'a plus de frigo, on se ravitaille un peu ici. C'est facile, c'est fait, c'est cuit. On a juste à le ramener à la maison et manger. Et c'est très bon : l'assaisonnement, etc. C'est cuit au charbon."
"On n'a pas d'électricité. Aujourd'hui, il y a de l'eau qui est venue un peu. Mais on ne peut pas faire les courses. Tout ce qui est congelé, comme il n'y a pas d'électricité, on ne peut pas le stocker", poursuit Hakim. Il a perdu sa maison et est hébergé chez une voisine, mais il garde le sourire : "On essaye de revivre, malgré ce qu'on a eu. On ne peut pas se laisser aller."
Et on la sent, cette vie qui reprend, par petites touches. Au café juste à côté, un peu de musique et quelques boissons fraîches. Le patron a trouvé une solution malgré l'absence de courant dans son bar, partiellement détruit : "Là où j'habite, il y a de l'électricité. J'en profite pour congeler des choses à la maison et je le ramène ici." Le tout est stocké dans une glacière.
"On a l'impression d'être oubliés"
Accoudé au bar, Ben, un militaire né et qui a grandi à Mayotte, est très troublé par l'état de son île et la gestion de l'aide : "Devoir aller faire la queue et s'engueuler avec tout le monde juste pour avoir deux seaux d'eau, je trouve ça aberrant. Être un département français et ne pas avoir d'eau… Je ne pensais pas, dans ma vie, un jour, avoir à aller chercher l'eau au puits. L'année 2024 a été assez rude. J'étais en Irak et j'avais un peu plus de confort dans le sens où j'étais soutenu. Ici, on a l'impression d'être oubliés." La tâche est immense, mais les Mahorais ne se découragent pas.
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