Plan "Mayotte debout" : "On aurait pu aller beaucoup plus loin", déplore le président du conseil départemental de Mayotte

Ben Issa Ousseni appelle notamment à un rétablissement de l'électricité beaucoup plus rapide et l'envoi d'ingénieurs pour reconstruire Mayotte.

franceinfo

Radio France

Publié le 31/12/2024 09:47

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Ben Issa Ousseni entouré du Premier ministre et de la ministre de l'Education, le 30 décembre 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

"Les propositions apportées ne sont pas suffisantes, on aurait pu aller beaucoup plus loin", déplore sur franceinfo mardi 31 décembre Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, au lendemain de la présentation du plan "Mayotte debout" par François Bayrou, deux semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido.

"Beaucoup trop long"

Le Premier ministre a notamment promis le rétablissement de l'électricité au 31 janvier. "C'est beaucoup trop long", répond Ben Issa Ousseni. "Je suis convaincu que d'ici le 15 janvier on pourrait amener l'électricité dans tous les secteurs de Mayotte, peut-être pas à 100%, mais relier l'ensemble des communes".

Concernant la rentrée maintenue au 13 janvier pour le personnel enseignant et le 20 janvier pour les élèves, le président du conseil départemental de Mayotte est sceptique rappelant que "plus de 80% des salles de classe ont été ravagées". Ben Issa Ousseni demande des "écoles de campagne s'il le faut" sur le modèle de l'hôpital de campagne, "créer des salles provisoires pour accueillir les élèves".

Ne pas reconstruire Mayotte "sur le même modèle"

Interdire la reconstruction des bidonvilles ? "Il faut faire vite", prévient Ben Issa Ousseni. "Nous sommes autour de 40% de bidonvilles déjà recréés", estime-t-il, "pratiquement 50% de reconstruction sur les hauts de Mamoudzou". "Nous n'avons pas le droit de reconstruire Mayotte sur le même modèle", avertit l'élu mahorais, "le Premier ministre nous a compris, maintenant on attend les actions concrètes pour éradiquer les bidonvilles".

Le président du conseil départemental de Mayotte lance aussi un appel. Au-delà des besoins financiers, l'archipel a besoin d'être "accompagnée en matière d'ingénierie". "Qu'il y ait des ingénieurs, des architectes qui viennent à Mayotte pour nous accompagner à reconstruire le territoire", précise-t-il.