Cyclone Chido à Mayotte : François Bayrou évoque "la catastrophe naturelle la plus grave de l'histoire de France depuis plusieurs siècles"

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"La tragédie de Mayotte est probablement la catastrophe naturelle la plus grave de l'histoire de France depuis plusieurs siècles", a écrit mercredi 18 décembre François Bayrou dans un courrier adressé aux forces politiques, conviées jeudi à Matignon. Le passage du cyclone Chido frappe un archipel "peuplé de femmes et d'hommes, de familles et de communautés qui ont mené le combat pendant des décennies pour être Français", a ajouté le Premier ministre.

Un nouveau bilan provisoire fait état de 31 morts. Les autorités font désormais état de 31 morts et toujours 45 blessés en urgence absolue et 1 373 en urgence relative, selon un dernier bilan du ministère de l'Intérieur communiqué mercredi 18 décembre en milieu d'après-midi. Les très délicates opérations de recherche des victimes se poursuivent, alors que les autorités s'attendent à un bilan hélas plus lourd.

L'Elysée détaille le programme d'Emmanuel Macron à Mayotte. Le président est attendu jeudi dans l'archipel et il va acheminer dans son avion "quatre tonnes de fret alimentaire et sanitaire ainsi que des membres de forces de secours qui resteront sur place", a annoncé l'Elysée. Le chef de l'Etat effectuera "une reconnaissance aérienne du territoire sinistré", puis il ira dans un hôpital. Enfin, il se rendra "dans un quartier détruit, au contact des services de secours, avant d'échanger sur la situation de l'île avec les élus". 

Le conseil départemental réclame "le déclenchement de l'état d'urgence". Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousséni, a adressé un courrier au Premier ministre pour lui réclamer "le déclenchement de l'état d'urgence pour faire face aux crises en cours", a annoncé le Département. Il y demande également "la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, une étape essentielle pour activer des aides adaptées aux victimes et accélérer la mobilisation des ressources nécessaires". Mardi soir, sur franceinfo, l'élu avait également dit attendre "un plan de reconstruction" pour Mayotte, qui doit "se chiffrer en milliards" d'euros. 

Deux gendarmes blessés. Deux militaires ont été touchés "par des projectiles" durant la nuit de mardi à mercredi, qui s'est déroulée pour la première fois sous couvre-feu, a annoncé le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, mercredi sur BFMTV. "Nous avons peur des pillages, des attaques. Le contexte sécuritaire est tendu, donc il était nécessaire de mettre en place ce couvre-feu", avait défendu mardi soir le président du conseil départemental.

Les livraisons d'aide s'accélèrent. Face aux pénuries, quelque 120 tonnes de nourriture doivent être distribuées mercredi sur les deux principales îles mahoraises, selon les autorités. "On est aujourd'hui sur un rythme de cinq vols militaires par jour", avec en moyenne "60 tonnes de besoins essentiels" acheminés quotidiennement vers Mayotte, a fait savoir l'armée, mercredi. Un navire militaire est attendu jeudi matin à Mayotte avec 180 tonnes de fret à bord. Par ailleurs, "la distribution d'eau débute aujourd'hui", a souligné le ministre des Outre-mer démissionnaire, François-Noël Buffet.