Cyclone Chido : François Bayrou "n'a pas jugé utile d'aller visiter au moins un bidonville", déplore le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili

Le Premier ministre, en visite dans l'archipel, doit annoncer le plan "Mayotte debout", lundi soir, 15 jours après le passage du cyclone Chido.

franceinfo

Radio France

Publié le 30/12/2024 09:49

Temps de lecture : 2min

Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte, au Congrès des maires de France, le 18 novembre 2019. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili, se dit "déçu", lundi 30 décembre, sur France Inter, que le Premier ministre "n'ait pas jugé utile d'aller visiter au moins un bidonville" dans son programme pour "se rendre compte lui-même du désastre". François Bayrou a atterri lundi matin dans l'archipel, 15 jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, pour une visite de 12 heures sur place.

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Le sénateur mahorais (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants) alerte sur les reconstructions des cases en tôle qui ont été détruites par le cyclone. "Ça y est, presque tout est reconstruit à l'identique", s'inquiète Saïd Omar Oili, "et comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, on va aller à des drames beaucoup plus conséquents". "On va droit à une crise sanitaire sans précédent, il y a des déchets partout", avertit encore l'élu alors que la saison des pluies a débuté. Des débris de tôle, des déchets verts et des ordures ménagères s'accumulent sur le bord des routes mahoraises.

"Les gens ne dorment plus"

François Bayrou fixe un objectif de deux ans pour tout reconstruire. Une loi spéciale pour accélérer la reconstruction doit être présentée vendredi en conseil des ministres. Mais le sénateur regrette déjà un manque de "concertation" avec les locaux. "Il faut une coconstruction et que nous posions nous-mêmes les bases", appelle l'élu. "Tant qu'on n'aura pas trouvé de solution pour l'habitat informel, tous les beaux discours, tout ce qu'on va proposer à Mayotte sera illusoire", estime le sénateur.

Les Mahorais "ont l'impression d'être abandonnés", regrette Saïd Omar Oili. "On annonce beaucoup d'aides et on ne les voit pas, il n'y a aucune solution alternative", déplore-t-il. Et de prendre l'exemple de l'eau : 390 000 bouteilles distribuées pour 320 000 habitants en 10 jours : "Qu'est-ce que vous voulez que les gens fassent avec ça ?" demande le sénateur. "Les gens ne dorment plus, sont exténués", avertit l'élu qui a demandé "une commission d'enquête pour qu'on tire toutes les conséquences de cette crise".