: Reportage "On divise par 33 le nombre d'incidents" : pour réduire les coupures liées à la canicule, Enedis change peu à peu ses câbles électriques souterrains
Depuis 16 ans, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité met en œuvre un vaste programme de renouvellement de ses câbles d'ancienne génération, plus vulnérables aux fortes montées en température.
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Alors qu'à Paris, la totalité du réseau est en sous-sol, début juillet, Enedis a dû réaliser 85 interventions en deux semaines pour des coupures de courant à cause de la canicule. Pour endiguer ce phénomène, depuis 2009 le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité change chaque année près de 100 km de câbles dans la capitale et les remplace par des nouveaux, plus résistants.
Sur l'un de ces chantiers, dans le 15e arrondissement de Paris, une dizaine d'ouvriers s'activent, pelle à la main sur le trottoir, derrière des barrières de chantier. Depuis plusieurs semaines ils creusent le bitume, laissant apparaître de vieux câbles électriques. "On fait une tranchée sur un mètre de profondeur pour que l'on découvre les anciens réseaux, que l'on puisse dérouler nos nouveaux câbles et les raccorder sur le réseau électrique existant", explique Marc-André Bertolaso, chargé de projet chez Enedis.
"Jusqu'à 80, voir 90 degrés"
Ce réseau électrique est en effet mis à rude épreuve à chaque vague de fortes chaleurs."Quand on a des épisodes caniculaires, on a des températures extrêmement chaudes, qui plus est sur des sols assez sombres, rappelle-t-il, On accumule la chaleur et on peut se retrouver avec des températures en sous-sol qui peuvent monter jusqu'à 80, voir 90 degrés", déplore Nicolas Perrin, directeur régional d'Enedis à Paris.
Sauf que les câbles installés dans les années 1970 ne supportent pas de telles chaleurs. "C'est l'ancienne technologie dans laquelle l'isolant est un isolant papier imprégné d'huile. C'est en général aussi l'accessoire de jonction entre deux morceaux de câbles qui supporte très mal la montée en température. On a donc un phénomène de court-circuit qui fait que la boîte explose et on se retrouve en rupture d'alimentation", décrypte Nicolas Perrin.
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"Programmes de résilience"
Pour éviter ces coupures de courant, de nouveaux câbles plus robustes sont installés. "Les isolants synthétiques tiennent beaucoup mieux ces montées en température. Quand on renouvelle un tronçon, on divise par 33 le nombre d'incidents observés sur le réseau", se félicite le directeur régional d'Enedis. Chaque année, 100 kilomètres de câbles sont ainsi remplacés préventivement. Pour Nicolas Perrin, ces rénovations sont nécessaires car le dérèglement climatique rend plus fréquentes les canicules et renforce d'autres phénomènes.
"On se fait accompagner par des laboratoires spécialistes qui travaillent pour pouvoir nous modéliser l'effet du changement climatique sur les différentes régions."
Nicolas Perrinà franceinfo
"En Bretagne, le risque est plutôt le vent, à Paris c'est plutôt un risque canicule ou inondation. Selon chaque partie du territoire on doit donc avoir des programmes de résilience différents", avance Nicolas Perrin. Au total, Enedis investit tous les ans plus d'un milliard d'euros pour moderniser son réseau électrique et le rendre plus résistant aux aléas climatiques.
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