: Vidéo Nucléaire : les conflits actuels appellent "à repenser en profondeur la question de la dissuasion"

Attaque israélienne sur les installations nucléaires iraniennes, guerre en Ukraine et attaques russes sur la centrale de Zaporijjia... "La fonction historique de la dissuasion était d'empêcher typiquement une invasion d'un camp par l'autre sur le territoire européen", rappelle Yves Marignac, porte-parole de l'association négaWatt, sur le Talk de franceinfo, jeudi 19 juin 2025.

L'expert énergie et nucléaire estime que, dans le cas de la guerre en Ukraine, "la dissuasion [nucléaire] a fait obstacle à une résolution conventionnelle du conflit". Yves Marignac analyse le "chantage psychologique" qu'exerce Vladimir Poutine, qui selon lui "joue à la fois avec l'occupation de Zaporijjia, avec Tchernobyl et avec son discours sur l'évolution de la doctrine de l'usage de l'arme nucléaire russe". Un moyen pour le président russe de faire passer un message : "si vous voulez y aller, je suis prêt à aller plus loin que vous. Ça appelle à repenser profondément la question de la dissuasion nucléaire", décrypte Yves Marignac.

La dissuasion "n'est pas un moyen d'empêcher les conflits"

"Ukraine-Russie, Israël-Iran, Inde-Pakistan et potentiellement, le prochain sur la liste : Chine-Taïwan, liste Yves Marignac, dans chacun de ces conflits réels ou potentiels, il y a un, voire deux acteurs qui sont dotés de l'arme nucléaire", note le porte-parole de négaWatt. La Russie et la Chine font partie des cinq Etats possédant l'arme nucléaire selon le Traité de Non-prolifération de 1968. L'Inde et le Pakistan ont reconnu posséder l'arme, tandis qu'Israël la possède sans reconnaissance officielle.

Ces conflits actuels ou potentiels prouvent, selon Yves Marignac, que la dissuasion nucléaire "n'est pas un moyen d'empêcher les conflits".