Reportage "C'est un métier qui a un vrai sens" : pour relancer la filière du nucléaire, EDF courtise les jeunes talents

L'entreprise vise des investissements et des recrutements massifs ces dix prochaines années, notamment dans les postes d'ingénieurs. L'entreprise organise par exemple des visites de centrales nucléaires pour séduire les plus jeunes.

Article rédigé par franceinfo
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De futurs ingénieurs à la centrale du Bugey (Ain), lors d'une visite organisée par EDF dans le cadre de la semaine des métiers du nucléaire, le 20 février 2025. (LAURIANE DELANOE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
De futurs ingénieurs à la centrale du Bugey (Ain), lors d'une visite organisée par EDF dans le cadre de la semaine des métiers du nucléaire, le 20 février 2025. (LAURIANE DELANOE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

EDF présente vendredi 21 février ses résultats 2024. L'état des finances du géant français de l'électricité est important, en particulier au vu des investissements qui s'annoncent pour la relance du nucléaire. EDF doit investir et recruter massivement. L'ensemble de la filière du nucléaire prévoit 100 000 recrutements sur les dix prochaines années pour assurer le fonctionnement des réacteurs actuels et en construire de nouveaux. Ces recrutements se font dans tous les métiers, notamment dans les postes d'ingénieurs. 

EDF tente donc d'attirer ces talents dès leurs études, avec par exemple la visite de futurs ingénieurs jeudi dans la centrale du Bugey (Ain), dans le cadre de la 3e édition de la semaine des métiers du nucléaire. Parmi cette trentaine d'étudiants de l'Insa Lyon, beaucoup, comme Elena, entrent pour la toute première fois dans une centrale nucléaire. "J'aimerais bien travailler dans l'énergie nucléaire ou dans les énergies renouvelables, explique-t-elle. Dans une centrale nucléaire, je ne sais pas. Là, c'est un bon plan en tout cas pour moi de pouvoir vivre ça."

De futurs ingénieurs à la centrale du Bugey (Ain), lors d'une visite organisée par EDF dans le cadre de la semaine des métiers du nucléaire, le 20 février 2025. (LAURIANE DELANOE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
De futurs ingénieurs à la centrale du Bugey (Ain), lors d'une visite organisée par EDF dans le cadre de la semaine des métiers du nucléaire, le 20 février 2025. (LAURIANE DELANOE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Le bruit est impressionnant, la taille des engins est impressionnante", raconte Samuel, 23 ans, après la visite en salle des machines. Ce futur ingénieur, qui est en cinquième et dernière année d'études, se sait très convoité par les industriels, "notamment chez les grands groupes", précise-t-il.

"Il y a des propositions de visites optionnelles, il y en a tout au long de l'année. On sent qu'ils ont vraiment soif de nouveaux ingénieurs."

Samuel, futur ingénieur de 23 ans

à franceinfo

Au début de ses études, il ne s'imaginait pas dans le nucléaire. "Quand on est enfant, on voit ça un peu comme une énergie méchante, qui fait peur, se rappelle Samuel. Maintenant, je me penche davantage sur cette énergie et avec potentiellement un horizon de travail dans ce domaine-là dans les prochaines années. C'est un métier qui a un vrai sens."

"En tant que femme, on a tout à fait notre place"

Le sens, voilà le principal argument de la directrice de la centrale pour convaincre ces jeunes de rejoindre EDF. "On délivre une énergie décarbonée et donc ça fait sens au titre de l'adaptation au changement climatique, estime Elvire Charre. Ça représente un défi industriel majeur, mais aussi passionnant pour ces jeunes, qui pourraient y prendre part. J'espère que par cette visite de la centrale nucléaire du Bugey, ils ont envie de partager notre passion." La directrice vise notamment les jeunes femmes, et s'appuie sur son exemple.

"Je suis une des quatre directrices de centrale nucléaire en France."

Elvire Charre, directrice de la centrale du Bugey

à franceinfo

Elle raconte également le parcours d'une des cadres de sa centrale. "J'ai commencé pilote du réacteur, donc c'était moi qui avais les manettes pour piloter la centrale, témoigne Julie Bigeon. Après, j'ai été cheffe de l'équipe." Voilà qui inspire Kelia, 20 ans et qui, plus jeune, se rêvait "pilote de sous-marin. C'est très intéressant de visiter une centrale. On voit qu'en tant que femme, on a tout à fait notre place dans ce monde, et c'est vrai que c'est bien de voir des cas concrets. Il y a tellement de domaines différents que je me vois bien travailler là-dedans et ne pas m'ennuyer." Kelia envisage d'abord un stage : c'est, avec l'apprentissage, la voie royale de recrutement dans le nucléaire.

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