Nucléaire : la canicule engendre une hausse de la consommation et une baisse de la production, un réacteur à l'arrêt depuis dimanche

Un réacteur de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) est totalement arrêté depuis dimanche et deux autres réacteurs produisent moins. Des mesures qui visent à protéger la faune et la flore des fleuves et qui ne sont pas liées à la sûreté des installations.

Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne), le 9 février 2023. (MATTHIEU RONDEL / AFP)
La centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne), le 9 février 2023. (MATTHIEU RONDEL / AFP)

Seize départements en vigilance rouge canicule, et 68 en orange. La France est écrasée de chaleur, mardi 1er juillet, qui doit être la journée la plus chaude de cette vague. Cette canicule et les fortes chaleurs des dernières semaines ont des conséquences sur notre réseau électrique, à la fois sur la consommation et sur la production.

D'abord, côté production, il y a un peu moins d'électricité nucléaire en raison de la chaleur. Un réacteur est totalement à l'arrêt depuis dimanche soir à la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne), et deux autres réacteurs produisent moins : à la centrale du Blayais (Gironde) et l'autre au Bugey (Ain). Ce n'est pas pour des raisons de sûreté, mais pour protéger la faune et la flore des fleuves, car ces trois centrales utilisent l'eau de la Garonne et du Rhône pour refroidir les réacteurs.

Avec les vagues de chaleur, les eaux de ces deux fleuves sont déjà plus chaudes que la normale, celle de la Garonne dépasse les 28 degrés au niveau de la centrale de Golfech. Or, après être passées dans les circuits de refroidissement des réacteurs, les eaux rejetées par les centrales sont un peu plus chaudes encore, ce qui peut nuire aux écosystèmes. Pour les protéger, la réglementation impose à EDF d'arrêter ou de baisser la production de ces réacteurs. Ils reprendront normalement quand les températures baisseront.

De faibles conséquences

Les conséquences sur le réseau sont limitées : un réacteur à l'arrêt, à l'échelle du parc nucléaire, est "résiduel", souligne EDF. L'électricien est habitué à gérer ces fortes chaleurs ou, dans d'autres cas, la baisse des débits des fleuves. Un chiffre pour s'en rendre compte : depuis l'an 2000, les pertes liées aux causes environnementales représentent en moyenne 0,3% de la production annuelle du parc nucléaire.

En plus, il n'y a pas que le nucléaire, on produit aussi de l'électricité avec les barrages, avec les panneaux solaires, très productifs en ce moment en journée. RTE, le gestionnaire du réseau l'assure : "L'ensemble des moyens de production permettent aujourd'hui de couvrir les besoins des Français". La France produit plus d'électricité qu'elle n'en consomme puisqu'elle en exporte en ce moment vers les pays voisins.

Une consommation d'énergie en hausse

On a donc assez d'électricité, or la consommation augmente avec cette vague caniculaire, d'après les données de RTE : +13% lundi par rapport à la même période en 2024, sachant qu'il faisait beaucoup moins chaud en début d'été dernier. La hausse de la consommation se poursuit mardi, elle est liée en partie à une augmentation chez les particuliers, quand on branche les climatisations ou les ventilateurs pour se rafraîchir. Mais c'est aussi et surtout parce que les besoins de l'industrie et du tertiaire (les commerces, les restaurants, les bureaux) sont plus élevés.

Avec le changement climatique, les besoins d'électricité pour refroidir nos bâtiments vont augmenter dans les prochaines années, selon les projections. Mais pour l'instant, on est bien en dessous de la consommation pour se chauffer l'hiver lors des vagues de froid.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.