Nucléaire : l'EPR de Flamanville est raccordé au réseau électrique

Ce raccordement historique, le premier d'un nouveau réacteur en France depuis 1999, a finalement eu lieu samedi à 11h48.

Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La centrale nucléaire de Flamanville (Manche), le 10 mai 2024. (PIERRE COQUELIN / RADIO FRANCE)
La centrale nucléaire de Flamanville (Manche), le 10 mai 2024. (PIERRE COQUELIN / RADIO FRANCE)

Les équipes d'EDF "ont réalisé la première connexion au réseau électrique national de l'EPR de Flamanville à 11h48. Le réacteur produit ainsi ses premiers électrons", annonce samedi 21 décembre l'entreprise dans un communiqué.  Il a produit "100 mégawatts électriques".

Le raccordement était prévu vendredi soir mais a été repoussé, l'énergéticien rappelant que "le couplage était un processus complexe". Le PDG d'EDF, Luc Rémont, souligne dans le communiqué qu'il s'agit d'un "évènement historique pour toute la filière nucléaire". Il salue les équipes "qui ont su relever les défis rencontrés lors de ce chantier avec la plus grande ténacité". Il se félicite également de voir "Flamanville 3 rejoindre les trois EPR déjà en fonctionnement dans le monde, en Chine et en Finlande". 

Le nouveau réacteur d'EDF, le 57e du parc nucléaire, va donc commencer ce week-end à produire de l'électricité, 17 ans après le début de ce grand chantier, et avec douze ans de retard sur le calendrier initial. Avec son couplage au réseau électrique français, l'EPR (réacteur pressurisé européen) de Flamanville, situé dans la Manche, commencera alors à produire de l'électricité et à alimenter le réseau français. 

Une longue phase d'essais

Au départ, l'EPR fournira très peu d'électricité. Le raccordement se fait à une faible puissance : le réacteur est à moins de 20% de ses capacités. L'objectif est de vérifier que tout fonctionne bien. Après ce premier couplage, "conformément à la procédure de démarrage, les phases d'essais et de connexion et de déconnexion au réseau électrique se poursuivront pendant plusieurs mois", sous le contrôle de l'Autorité de surêté nucléaire (ASN), ajoute EDF, "jusqu'à ce que le réacteur atteigne 100% de puissance". Cette phase va durer jusqu'à l'été, d'après les prévisions d'EDF. Après ce premier couplage, le nouveau réacteur sera mis à l'arrêt, puis redémarré et reconnecté au réseau plusieurs fois.

L'énergéticien indique qu'entre 10 et 15 arrêts sont au programme dans les prochains mois. Sans compter d'autres, qui pourraient s'ajouter, en cas d'aléas techniques ou d'imprévus. Tout doit être contrôlé et analysé. Les agents de la centrale devront par exemple tester différents scénarios, comme un arrêt de la turbine ou un dysfonctionnement du réseau. EDF prévoit, à ce stade, de finir tous ces essais l'été prochain. Le réacteur le plus puissant de France pourra alors produire en fonction des besoins des Français. À terme, il doit alimenter en électricité environ deux millions de foyers.

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