Près de 900 millions de personnes sont exposées au "double fardeau" de la pauvreté et de la crise climatique, alerte l'ONU

"Personne n'est épargné par les impacts de plus en plus forts et fréquents du changement climatique (...), mais les plus pauvres d'entre nous sont le plus durement touchés", selon le Pnud.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un fermier dans son champ asséché à Bara, au Népal, le 23 juillet 2025. (SUBAAS SHRESTHA / NurPhoto)
Un fermier dans son champ asséché à Bara, au Népal, le 23 juillet 2025. (SUBAAS SHRESTHA / NurPhoto)

Près de 80% des pauvres dans le monde, soit près de 900 millions de personnes, sont directement exposés à des aléas climatiques renforcés par le réchauffement de la planète, un "double fardeau" sur lequel alerte l'ONU, vendredi 17 octobre. "Personne n'est épargné par les impacts de plus en plus forts et fréquents du changement climatique (…), mais les plus pauvres d'entre nous sont le plus durement touchés", souligne Haoliang Xu, patron par intérim du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Le Pnud et le centre de recherche Initiative d'Oxford sur la pauvreté et le développement humain (OPHI) publient chaque année l'Indice mondial de pauvreté multidimensionnelle, qui brasse désormais des données de 109 pays où vivent 6,3 milliards de personnes. Cet indice prend en compte des indicateurs comme la malnutrition, la mortalité infantile, mais aussi le manque de logements adéquats, de systèmes d'assainissement, d'électricité, ou d'accès à l'éducation.

Environ 651 millions de personnes exposées à deux risques environnementaux ou plus

Selon leurs conclusions, 1,1 milliard de personnes vivaient en 2024 dans une pauvreté multidimensionnelle "aiguë", dont la moitié de mineurs. Deux régions sont particulièrement touchées par cette pauvreté : l'Afrique sub-saharienne (565 millions de pauvres) et l'Asie du Sud (390 millions), en outre très vulnérables aux impacts du changement climatique.

Dans ce contexte, à quelques semaines de la COP30, le Pnud et l'OPHI ont voulu cette année mettre en lumière le "chevauchement" entre cette pauvreté et l'exposition à quatre risques environnementaux : la chaleur extrême (qualifiée ainsi lorsqu'au moins trente jours ont connu des températeures dépassant 35°C), la sécheresse, les inondations et la pollution de l'air (concentration de particules fines). Ils constatent que 78,8% de ces populations pauvres (887 millions de personnes) sont exposées directement à au moins une de ces menaces, avec la chaleur extrême arrivant en tête (608 millions de personnes concernées), devant la pollution (577 millions), les inondations (465 millions) et la sécheresse (207 millions).

Quelque 651 millions sont exposés à au moins deux des risques, 309 millions à trois ou quatre risques, et 11 millions ont même déjà subi les quatre en une seule année. "La concomitance de la pauvreté et des aléas climatiques est clairement un problème mondial", insiste le rapport. La COP30 au Brésil, en novembre, "doit être l'occasion pour les dirigeants mondiaux de considérer l'action climatique comme une action contre la pauvreté", commente le patron du Pnud dans une déclaration écrite à l'AFP. Alors que le climat actuel est réchauffé d'environ 1,4°C déjà par rapport au XIXe siècle, la situation risque encore de s'aggraver et les projections estiment par exemple que les pays les plus pauvres aujourd'hui sont ceux qui seront le plus frappés par l'augmentation des températures.


Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

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