Rassemblement contre l'A69 : les manifestants jettent des pierres, les forces de l'ordre répondent par des tirs de gaz lacrymogène
Quelque 1 000 personnes, dont une cinquantaine de fichés S, participent à la mobilisation organisée samedi contre le projet d'autoroute entre Toulouse et Castres.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
/2025/07/05/000-64vc2ga-68691ba22709a582816605.jpg)
"Nous ne laisserons rien passer", a averti le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, sur X, samedi 5 juillet, alors qu'un nouveau rassemblement des collectifs écologistes pour protester contre l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres s'est élancé à Maurens-Scopont (Tarn). Les manifestants ont commencé à défiler vers le chantier de l'autoroute contestée, où ils ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes. Avec des troncs d'arbres, des palettes et des branches, ils ont commencé par occuper la RN26, en scandant "no macadam" et en dansant la farandole.
Faute de déclaration de la manifestation par ses organisateurs et en raison des heurts survenus lors de précédents événements, la préfecture du Tarn avait émis un arrêté d'interdiction de cette mobilisation, baptisée "Turboteuf". "Non ce n'est pas une manifestation festive", a asséné le ministre des Transports Philippe Tabarot sur X, fustigeant des "activistes soi-disant écologistes". "Des catapultes, des boules de pétanque, des pierres : la violence est préparée", a-t-il cinglé.
Quelque 55 saisies ont été réalisées dans le cadre des contrôles sur réquisitions de la procureure de Castres, a annoncé la préfecture du Tarn sur X. Elles portent "sur des armes et des objets pouvant constituer des armes par destination". Le long du chantier, stoppé fin février et qui reprend de façon progressive depuis mi-juin, 1 500 gendarmes ont été déployés, avait déclaré quelques heures plus tôt le préfet du département, Laurent Buchaillat, faisant état de la présence de "dispositifs hostiles", tels qu'une catapulte et des réserves de pierres, montrant "clairement l'intention non festive" du rassemblement et "le risque important de troubles à l'ordre public".
Quelque 1 000 participants selon la préfecture
"Ces résultats (...) confirment que ce rassemblement présente un risque avéré de troubles graves à l’ordre public", peut-on lire dans le communiqué de la préfecture diffusé sur les réseaux sociaux. Elle rappelle que "la participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de dégradation de biens est une infraction passible d’une peine d’un an d’emprisonnement". La route nationale qui permet d'accéder au site, entre Toulouse et Castres, a été interdite samedi par arrêté préfectoral en raison du "risque de trouble à l'ordre public".
Les autorités ont relevé la "présence importante" de personnes encagoulées ou masquées, parmi les 1 000 participants dénombrés à 16 heures dans le parc du château de Scopont qui les accueille. La "Turboteuf" est le quatrième grand week-end d'action contre le projet, après ceux d'avril et d'octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l'ordre. Même si le chantier de l'A69 est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours – les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et doit être achevée au second semestre 2026.
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter