Autoroute A69 : un ex-responsable sécurité du chantier soupçonné d'avoir envoyé des "commandos" contre des opposants
Le suspect avait "reconnu sa responsabilité" et "son implication dans l'organisation de ce qu'on peut appeler des commandos", selon le procureur de la République de Toulouse.
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Des "commandos" contre des zadistes : le gérant d'une entreprise qui était chargée de la sécurité du chantier très contesté de l'A69 est soupçonné par la justice d'avoir commandité en 2024 des actes de violence contre des opposants à l'autoroute Toulouse-Castres. Cet homme de 51 ans devait être présenté vendredi 10 octobre à un juge en vue d'une mise en examen, a précisé le procureur de la République de Toulouse, David Charmatz, qui a requis un mandat de dépôt.
Le procureur de la République a ajouté que le suspect avait "reconnu sa responsabilité, son implication dans l'organisation de ce qu'on peut appeler des commandos". Le 1er septembre 2024, des hommes cagoulés ont mis le feu à une voiture devant une maison occupée par des opposants à l'A69 à Verfeil (Haute-Garonne), une habitation finalement rasée pour laisser place au chantier de l'autoroute.
Deux militants opposés à l'A69 qui tentaient de les arrêter ont été "aspergés d'essence et de gaz lacrymogènes et ont été blessés", permettant aux suspects de s'enfuir, a détaillé David Charmatz. Outre celle-ci, deux autres tentatives d'incendie en août 2024, une sur cette même propriété et l'autre sur une autre Zone à défendre (ZAD) à Saïx (Tarn), ont conduit à ces poursuites. Neuf personnes ont été interpellées mardi dans les agglomérations de Marseille, Lyon et Albi et placées en garde à vue. Trois d'entre elles ont été mises hors de cause.
"Des faits de nature criminelle grave"
Ce sont "des faits de nature criminelle grave, qui font encourir à leurs auteurs des peines de prison de 20 ans, qui sont des dégradations de biens par incendie en bande organisée, des violences volontaires avec armes et en réunion, et une association de malfaiteurs", a expliqué David Charmatz lors d'une conférence de presse. Parmi les six suspects, a-t-il poursuivi, "nous avons cinq exécutants", de 22 à 33 ans, "qui admettent leur participation moyennant rémunération".
Pour le collectif d'opposants La Voie est libre, cette affaire "révèle au grand jour la nébuleuse mafieuse qui tente d'imposer un projet d'intérêt privé contre tout un territoire" et "reflète la position de toute-puissance accordée à NGE-Atosca". De leur côté, le concessionnaire "Atosca et le groupement constructeur de l'A69 (dont NGE) tiennent à souligner qu'ils ne sont pas mis en cause dans la procédure en cours et ont toujours condamné toute action violente dans le cadre de la construction de l'A69", dans un communiqué transmis à l'AFP.
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