"Elles sont montées en suractivité" : comment expliquer la spectaculaire attaque d'abeilles à Aurillac ?

La présence de frelons asiatiques est l'une des premières hypothèses envisagées à l'attaque de l'essaim d'abeilles à Aurillac, ce dimanche 6 juillet. L'apiculteur Christian Carrier apporte un autre point de vue.

Article rédigé par franceinfo
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Trois personnes ont été hospitalisées en urgence absolue dimanche 6 juillet suite à une virulente attaque d'abeilles dans le centre-ville d'Aurillac. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)
Trois personnes ont été hospitalisées en urgence absolue dimanche 6 juillet suite à une virulente attaque d'abeilles dans le centre-ville d'Aurillac. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Stupeur et grosse panique. 24 personnes ont été piquées par des abeilles en plein centre-ville d'Aurillac (Auvergne-Rhône-Alpes), dimanche 6 juillet. Elles provenaient d'une des ruches installées sur le toit terrasse du Grand Hotel de Bordeaux, présentes depuis 10 ans. Parmi les victimes, trois entre elles avaient dû être placées en état d'urgence absolue.

La présence des frelons asiatiques aurait rendu les abeilles agressives, selon les premières pistes avancées. Une hypothèse que le président et apiculteur du Syndicat des apiculteurs du Cantal Apicantal, Christian Carrier, ne partage pas. 

France info : Les frelons asiatiques sont-ils responsables de l'agressivité des abeilles ?  

Christian Carrier : Habituellement, lorsqu'il y a des frelons asiatiques, les abeilles sont généralement en stress. Elles évitent de sortir de leurs colonies, donc la situation - selon laquelle les frelons auraient provoqué leur agressivité - est probablement différente.

Qu'est-ce qui a poussé les abeilles à sortir de leur ruche, selon vous ?  

Il y a eu une intervention de l'apiculteur, et cette année, ses trois colonies qui se sont installées sur cette plateforme ont donné de bon résultat. Il y avait plusieurs hausses (étage ajouté à une ruche, ndlr) sur chaque colonie, et l'apiculteur envisageait justement de retirer celles pleines de miel de la première colonie, mais elle est entrée en effervescence. L'apiculteur n'a pas fait de mauvaise manipulation. Apparemment, il est intervenu sereinement : il avait son enfumoir, sa tenue. Et à un moment donné, les abeilles sont montées en suractivité. Une des raisons envisageable, est que cette colonie a bien fonctionné et s'est - peut-être - retrouvée dans un espace trop restreint pour leur développement et face à une collecte surabondante de nectar dans cet environnement.

"Dans toutes les villes, il y a des colonies d'abeilles qui ont été installées. Surtout depuis la surmédiatisation de leurs disparition au tournant des années 2000"

Christian Carrier, Président et apiculteur du Syndicat des apiculteurs du Cantal Apicantal

à Franceinfo

Ce type de comportement arrive-t-il souvent pendant une manipulation ? 

Non, c'est très rare. Nos abeilles gèrent très bien le manque d'espace, mais quand cela se passe au mois de mai/juin, elles rentrent en phase d'essaimage. C'est-à-dire que la colonie se divise, et laisse de l'espace pour les abeilles qui restent sur place. Mais là, en été, hors saison d'essaimage, il est possible qu'il n'y est pas d'espace et que cette colonie n'envisageait pas d'essaimer. Donc cela peut déclencher une forte agressivité.

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