Faune sauvage : comment préserver les marmottes parfois menacées par les touristes ?
C'est l'un des animaux les plus populaires : il y a encore en France plusieurs dizaines de milliers de marmottes. La mascotte des montagnes est parfois menacée par des gestes dangereux de touristes qui veulent absolument l’approcher.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.
Pour une photo, ils sont prêts à tous les excès, comme approcher les marmottes ou les nourrir. Pourtant, la mascotte des Alpes n'aspire qu'à une chose : la tranquillité. La plupart du temps, elle est d'ailleurs plus discrète. Observer les marmottes requiert de la patience. C'est souvent à l'oreille qu'on les repère d'abord. Dans le massif de Belledonne, à une heure de Grenoble (Isère), un groupe de touristes est en pleine randonnée. Leur guide est un spécialiste de la faune sauvage.
Les animaux utilisent les gros rochers comme des transats, mais restent toujours sur le qui-vive. "Il y a une multitude de galeries qui se rejoignent et donc, au moindre mouvement, elles sautent dans les trous et viennent se terrer", explique le guide. La consigne est donc simple : ne pas s'approcher et observer de loin. "Nous, on empiète sur leur territoire, donc moi ça ne me choque pas du tout qu'on n'ait pas pu les voir de près, au contraire", concède une randonneuse.
Les touristes, sources de nuisances
En été, au moment où les marmottes se reproduisent et accumulent de la graisse pour l'hiver, les touristes trop intrusifs sont une source de nuisances. "Il y a beaucoup de passages, des VTT, des randonneurs, des cavaliers, beaucoup de personnes avec des chiens en liberté. On les dérange toujours. Mais on essaie de bien rester en retrait pour les respecter et ne pas trop impacter leur mode de vie", recommande Pascal Papet-Lépine, accompagnateur en montagne.
Les quelques mauvais comportements mettent en danger l’espèce dont la santé est fragile. Les portées ont moins nombreuses et les animaux plus maigres. En quelques années, les scientifiques ont observé des changements dans leur mode de vie. Olivier Draghici en est l'un des premiers témoins. Accompagnateur en montagne, il a constaté que les marmottes, si elles sont gênées l'été par le tourisme, le sont aussi l'hiver par le réchauffement climatique. Cela affecte leur période d'hibernation sous terre. "Elles se réveillent plus tôt puisque la neige va quitter la pente beaucoup plus tôt. Elles vont sortir beaucoup plus tôt. S'il n'y a plus de neige, ce n'est pas pour autant que la végétation va démarrer beaucoup plus vite. Donc elles sont affamées, elles sortent et n'ont pas grand-chose à manger", explique Olivier Draghici, du bureau des guides accompagnateurs de Chamrousse.
Des dizaines de milliers de marmottes en France.
D'autres espèces vulnérables
Les marmottes ne sont pas menacées de disparition. On en compte encore plusieurs dizaines de milliers en France. Mais dans la zone, classée espace naturel sensible, il y a d'autres espèces plus vulnérables, comme le tétras lyre, un oiseau qui pond ses œufs au sol en forêt. Pour éviter que les randonneurs ne les piétinent, des zones leur sont interdites. Pas question, pour autant, de fermer tout le massif aux visiteurs.
"Il faut considérer que ce sont des sanctuaires aujourd'hui, qui ne sont plus très nombreux. Et si l'on veut continuer à avoir des animaux vivant à l'état sauvage, nous devons adapter notre comportement lorsque nous nous déplaçons sur ces territoires-là", détaille le spécialiste.
70 000 visiteurs parcourent une partie du massif de Belledonne durant les deux mois d'été. Pour préserver la faune sauvage, le mieux est de ne jamais quitter les sentiers de randonnée.
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