La justice ordonne l'arrêt pour quatre mois du parc éolien d'Aumelas dans l'Hérault, après la mort de 160 oiseaux protégés
Ce jugement est une première au niveau pénal contre des exploitants d'éoliennes.
Les oiseaux mettent un coup d'arrêt aux éoliennes. Le tribunal de Montpellier a ordonné, lundi 7 avril, la suspension pour quatre mois, avec exécution provisoire, de l'activité du parc éolien d'Aumelas, dans l'Hérault. Le tribunal a jugé les dix sociétés qui l'exploitent, dont EDF Renouvelables, responsables de la mort de 160 individus d'espèces protégées, dont de rares faucons crécerellettes.
Dans un jugement qui représente une première au niveau pénal contre des exploitants d'éoliennes en France, le tribunal a également condamné chacune de ces sociétés à 500 000 euros d'amende (dont 250 000 avec sursis), et l'ancien PDG d'EDF Renouvelables, Bruno Bensasson, à six mois de prison avec sursis et 100 000 euros d'amende (dont 30 000 avec sursis).
Un système d'effarouchement inopérant
"Avec ces éoliennes à l'arrêt, il n'y aura pas de nouvelle mortalité cette année, puisque les faucons crécerellettes arrivent en avril d'Afrique pour la nidification et repartent à la fin de l'été", s'est réjoui juste après le jugement Simon Popy, président France Nature Environnement (FNE) Occitanie Méditerranée, l'association à l'origine de la plainte contre EDF Renouvelables et ses filiales.
France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée (FNE-OccMed) avait introduit en 2022 une citation directe pour "destruction d'espèces protégées" contre ces sociétés exploitant les 31 éoliennes implantées depuis une vingtaine d'années sur le Causse d'Aumelas, un plateau dominant la Méditerranée à l'ouest de Montpellier.
Selon FNE-OccMed, elles ont causé la mort de 150 à 300 faucons crécerellettes, une espèce migratoire menacée de disparition. Ces petits faucons, tout comme des busards cendrés et des chauves-souris, elles aussi espèces protégées, viennent régulièrement se fracasser sur les pales malgré les dispositifs d'effarouchement mis en place.
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter