La création d'un sanctuaire pour baleines dans l'Atlantique sud tombe encore à l'eau
La proposition a été rejetée pour la troisième fois par la Commission baleinière internationale (CBI), à cause du vote des pays qui pratiquent la chasse à la baleine.
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La création d'un sanctuaire pour baleines dans l'Atlantique sud, proposée par plusieurs pays de l'hémisphère sud, a été rejetée, mardi 25 octobre, lors d'une réunion de la Commission baleinière internationale (CBI), à Portoroz (Slovénie). La proposition n'a recueilli que 38 voix favorables sur un total de 64 voix, n'atteignant pas ainsi les 75% requis pour être adoptée.
D'où vient l'idée d'un sanctuaire pour baleines ?
C'est la troisième fois que cette proposition est balayée. En 2012 et en 2014, déjà, la CBI avait rejeté le projet. L'idée émane principalement de nations sud-américaines, dont l'Argentine, le Brésil et l'Uruguay, mais aussi de l'Afrique du Sud et du Gabon. Ces pays espèrent notamment développer le tourisme d'observation des baleines. Les partisans de la création de ce sanctuaire font valoir qu'environ 71% des quelque trois millions de baleines tuées dans le monde entre 1900 et 1999 ont été capturées dans l'hémisphère sud.
Ce sanctuaire aurait pour objectif de promouvoir "la biodiversité, la protection et l'utilisation non létale des ressources baleinières dans l'océan Atlantique sud", selon la proposition soumise à la Commission (PDF). Le texte prévoyait la création d'un sanctuaire de 20 millions de km2 où les populations de baleines pourraient se reconstituer, après avoir frôlé l'extinction au XXe siècle, victimes de la chasse pour leur chair et leur graisse.
Pourquoi la proposition a-t-elle été rejetée ?
Plusieurs pays sont radicalement opposés à la création d'un nouveau sanctuaire : le Japon, la Norvège et l'Islande, des pays qui pratiquent la chasse à la baleine. Depuis 1986, un moratoire international suspend la chasse commerciale à la baleine, mais tolère la recherche sur les mammifères. Sous couvert de pêche scientifique, le Japon, la Norvège et l’Islande organisent donc des expéditions pour tuer ces cétacés. La création de cette zone protégée est donc vue comme un obstacle à cette industrie. D'autres pays – Canada, Russie, Danemark – ont eux des quotas autorisés au titre de la chasse de subsistance pratiquée par des populations locales.
Existe-t-il un risque d'extinction ?
Pour John Frizell, de Greenpeace, la création de ce sanctuaire était "une étape énorme dans la protection des baleines". Un millier de baleines sont tuées chaque année. La création de ce sanctuaire doit non seulement les protéger de la chasse mais aussi des risques de collision avec des navires, de marées noires, mais aussi limiter les déchets qui polluent la zone et empoisonnent les cétacés.
Aujourd'hui, si la plupart des groupes de baleines à bosse ne sont plus en danger d'extinction, la baleine bleue est très gravement menacée. On ne compte plus que quelques centaines d'individus dans l'hémisphère sud. Les plus optimistes parlent de 2 000 individus, rapporte à franceinfo Charlotte Nithart, porte-parole de l'association de défense de l'environnement Robin des bois : "Il y a un réel risque d'extinction. Pareil pour les baleines grises. Et pareil pour de petits cétacés dont on parle beaucoup moins, comme les dauphins d'eau douce ou de la mer de Cortez."
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