Comment participer au recensement des oiseaux organisé les 24 et 25 mai par la Ligue de protection des oiseaux

En partenariat avec le Muséum d'histoire naturelle, l'association invite tous les volontaires à comptabiliser les volatiles venus se poser sur leur balcon ou dans leur jardin. Cette initiative aide les scientifiques à mieux comprendre le comportement de ces animaux.

Article rédigé par Florence Morel
France Télévisions
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Temps de lecture : 4min
Une mésange charbonnière à Willems (Nord), le 9 avril 2025. (STEPHANE MORTAGNE / LA VOIX DU NORD / MAXPPP)
Une mésange charbonnière à Willems (Nord), le 9 avril 2025. (STEPHANE MORTAGNE / LA VOIX DU NORD / MAXPPP)

Un rendez-vous biannuel pour permettre à chacun d'aider la science. Chaque année, lors des derniers week-ends de mai et de janvier, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), en partenariat avec le Muséum d'histoire naturelle et l'Office national de la biodiversité, incite tous les amateurs d'ornithologie (ou les simples curieux) à compter les oiseaux qui se posent sur leur balcon, dans leur jardin ou dans les parcs publics. Pendant une heure, samedi 24 ou dimanche 25 mai, chacun pourra ainsi recenser le nombre d'hirondelles, de merles, de mésanges ou de pigeons qui ont élu refuge sur leur parcelle de terrain.

Comment s'y prendre ? Novice ou aguerrie, toute personne souhaitant participer à l'opération doit commencer par se connecter sur le site oiseauxdesjardins.fr pour y créer un compte. Il faut ensuite inscrire son jardin dans la base de données, sans oublier de le décrire, car "cela permettra aux scientifiques d'analyser vos observations", explique la LPO dans son guide d'inscription.

Choisir une heure dans la matinée pour observer un maximum de volatiles

Puis choisissez un lieu d'observation où vous pourrez vous faire le plus discret possible. "Si vous avez un jardin, le mieux est de rester à l'intérieur de la maison et de les observer de loin, derrière la baie vitrée par exemple", conseille Marjorie Poitevin, responsable du dispositif à la LPO. Si vous souhaitez intégrer vos enfants à l'opération, vous pouvez imprimer les fiches de comptage, qui vont servir de support visuel pour leur montrer les différents oiseaux. "Plus l'enfant est jeune, plus l'observation aux jumelles est compliquée", observe-t-elle. A noter qu'en cette période de printemps, les arbres, plus feuillus qu'en hiver, peuvent rendre l'observation plus délicate. 

Pas de panique si vous débutez, l'association a dressé une liste des espèces observées et a établi des fiches pour ne pas les confondre. En outre, elle a élaboré l'application OisApp, qui répertorie "400 espèces d'oiseaux les plus fréquemment observées en France métropolitaine, avec un accès gratuit à des descriptions détaillées". "Il ne faut pas avoir peur de se lancer si on ne l'a jamais fait, insiste Marjorie Poitevin. On s'intéresse même aux pigeons ! En cas de doute, il ne faut pas hésiter à prendre des photos et à nous les envoyer, nous répondrons à toutes les questions pour les identifier".

Pour compter un maximum de volatiles, privilégiez la matinée, car "c'est le moment de la journée où les oiseaux sont les plus actifs", ajoute Etienne Clément, à la tête de la LPO Grand Est. Toutefois, attention de ne pas comptabiliser plusieurs fois le même oiseau. Pour ce faire, notez uniquement le nombre maximal d'individus de chaque espèce observé en même temps durant une heure d'observation. Donc si vous observez trois mésanges bleues, puis quatre, puis deux, notez seulement quatre mésanges bleues. Enfin, n'oubliez pas d'enregistrer les données que vous avez recueillies sur le site. 

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L'objectif de ce décompte est double pour les scientifiques : il s'agit de mieux comprendre les habitudes de ces volatiles et de voir si leur population augmente, stagne ou diminue. "Les chercheurs veulent savoir pourquoi les oiseaux viennent dans les jardins des particuliers ou dans les parcs urbains, explique Marjorie Poitevin. Viennent-ils chercher un refuge ? Est-ce parce que les milieux naturels sont dégradés ? Cela semble être malheureusement le cas", déplore-t-elle.

Un week-end de sensibilisation à la biodiversité

L'association espère que cette initiative permettra aux participants de prendre conscience de la biodiversité présente sur leur balcon et dans leur jardin. "Quand on parle d'espèces d'oiseaux menacées, on pense souvent aux rapaces et aux gros oiseaux, mais cela concerne aussi les espèces plus communes, comme les hirondelles ou les rouges-gorges", rappelle Marjorie Poitevin. "Longtemps, on s'est intéressé à des espèces très rares, mais on s'aperçoit que ces espèces de proximité jouent aussi un rôle crucial dans la biodiversité", abonde Etienne Clément.

Ce week-end est aussi l'occasion pour la LPO de prodiguer plusieurs conseils, comme installer des nichoirs dans son jardin ou éviter de tondre sa pelouse trop régulièrement (car elle est un véritable réservoir de nourriture pour nos amis à plumes). L'association invite aussi à retarder la taille des haies de son jardin, notamment pendant la période de reproduction, qui s'étend de début avril à la fin du mois d'août. Autre recommandation : installer une petite coupelle d'eau pour sustenter les oiseaux, durant cette période où les températures commencent à s'envoler.

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