"Ce n'est pas une bonne nouvelle" : un raton laveur aperçu pour la première fois dans les Pyrénées-Orientales

Un raton laveur a été observé récemment dans les Pyrénées-Orientales, rapporte, vendredi 12 septembre, ICI Roussillon (ex-France Bleu), diffusant une vidéo prise par une caméra de vidéosurveillance des Réserves naturelles catalanes. L'animal a été filmé dans la réserve naturelle nationale de Jujols.

"Le raton laveur exploite une large gamme de ressources"

"Ce n'est pas une bonne nouvelle", préviennent les Réserves naturelles catalanes. "Le raton laveur exploite une large gamme de ressources, notamment aux dépens des oiseaux et des amphibiens", rappelle le centre de ressources sur les espèces exotiques envahissantes qui précise que "dans son aire d'origine, il est d'ailleurs connu pour être un prédateur redoutable de passereaux et de tortues". Le mammifère est classé depuis 2016 comme espèce nuisible par la France. Il n'a pas de prédateur naturel et s'accommode de tous les milieux, étant omnivore, grimpeur et excellent nageur pouvant traverser des fleuves comme le Rhône sans difficultés.

ICI Roussillon relève qu'au-delà de l'impact écologique de l'animal, il fait courir des risques sanitaires puisque l'espèce est porteuse potentielle de plusieurs virus pouvant apporter la rage, la leptospirose ou encore la maladie de Carré. Le raton laveur peut aussi infecter l'être humain et lui causer de graves atteintes neurologiques par un parasite nommé Baylisascaris procyonis, un ver présent dans les excréments de l'animal.

Une espèce arrivée en France en 1966

Le mammifère a été observé dans d'autres départements en France cette année, notamment pour la première fois en Vaucluse, dans la région du Luberon, selon ICI Vaucluse. En 2024, en Gironde, l'animal a été piégé dans 21 communes du département, rapporte ICI Gironde, qui précise que le nombre de spécimens piégés a doublé en quatre ans. À l’instar des renards, les ratons laveurs s'en prennent également aux poules, un habitant de Beautiran, au bord de la Garonne, assure qu'ils lui ont mangé une quarantaine de volailles.

Ces animaux exotiques ont débarqué en France après la Seconde Guerre Mondiale. "Cette espèce est arrivée en 1966, c'était la mascotte des forces américaines de l'Otan", explique à ICI Gironde Fabien Egal, membre de l'association des piégeurs agréés de la Gironde. L'animal s'est depuis reproduit, et à cette évolution naturelle dans un milieu auquel il s'est adapté, il faut ajouter ces "animaux qui se sont échappés d'un parc zoologique ou d'une ferme exotique", précise Fabien Egal.