Ordures ménagères : ces communes où les habitants se chargent eux-mêmes de la collecte
Dans plusieurs communes de France, les éboueurs ne passent plus. C'est parfois aux riverains de faire le travail, et de jeter les poubelles dans des points de collecte.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
C'est une petite promenade dont Stéphane David se passerait bien, pour aller vider ses déchets. Car depuis presque deux ans, les camions poubelles ne passent plus à Saint-André-de-Cubzac (Gironde). "On est les nouveaux éboueurs. On n'a pas le choix que de faire des allers-retours réguliers puisqu'on ne peut pas conserver les choses et les stocker", regrette-t-il. Tous les deux jours, il doit aller à ce qu'on appelle des points d'apport volontaires, à un kilomètre de chez lui. Les bornes sont automatiques, accessibles 24 heures sur 24. Un badge déclenche l'ouverture.
Des quotas en Dordogne
Un service public en moins et du travail en plus. Pourtant, la taxe d'enlèvement des ordures n'a pas baissé. Elle a même augmenté de 15% en deux ans pour financer ce système. Plus 75 euros dans leur cas. "Payez toujours plus pour être moins bien servi", déplore un usager.
À 100 kilomètres de là, en Dordogne, même système qu'à Saint-André-de-Cubzac. Mais, en plus, les habitants se sont vus imposer des quotas. Jacques Teyssier et son épouse ont droit à 26 ouvertures par an, un dépôt tous les 15 jours. Le but, les inciter à réduire leurs déchets. Mais ceux qui font des efforts ne sont pas vraiment récompensés. "Si on est vertueux, si on n'utilise pas le nombre d'ouvertures auxquelles on a droit, ça veut dire qu'on produit moins de déchets. On a fait attention, on a bien trié, mais on paie le même forfait. Ça ne récompense pas", regrette Jacques Teyssier. Pour ce dernier, c'est 272 euros par an et 5,88 euros à chaque ouverture supplémentaire.
Les dépôts sauvages
Effet pervers : les dépôts sauvages. Sur les réseaux sociaux, photos et vidéos des usagers excédés se multiplient. Tous dénoncent une insalubrité galopante. Alors, incivilité ou système défaillant ? Une habitante de Périgueux (Dordogne) voudrait bien faire. Problème : la borne ne fonctionne pas.
Un système qui marche mal, des tarifs en hausse, mais pour le syndicat des déchets de la Dordogne, c'est le seul moyen de limiter la facture. "Le problème, c'est que pour des raisons économiques, on ne peut pas faire tourner des camions en porte-à-porte, devant toutes les maisons, c'est fini. Il y avait deux solutions : garder le même système et doubler, voire tripler ce que ça coûte, ou alors changer le système et arriver à augmenter la facture que de l'équivalent du coût de la vie. Et c'est la solution qu'on a choisie", indique Pascal Protano, président SMD3, syndicat mixte départemental des déchets de Dordogne.
En France, les recours administratifs contre ce mode de collecte se multiplient. Plusieurs collectifs demandent à repenser le système. Certaines communes commencent même à faire marche arrière, comme Toulouse (Haute-Garonne) ou Lisieux (Calvados).
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