Enfants réunionnais exilés : l'Assemblée reconnaît la "responsabilité morale" de l'Etat
Entre 1963 et 1982, plus de 1 600 enfants ont été "accueillis" dans des familles de métropole pour repeupler des départements ruraux.
Une page méconnue de l'histoire de France sort de l'ombre. L'Assemblée nationale a reconnu la "responsabilité morale" de l'Etat dans la migration forcée d'enfants réunionnais en métropole, mardi 18 février. Entre 1963 et 1982, plus de 1 600 d'entre eux ont été "accueillis" dans 64 départements ruraux, après avoir été reconnus pupilles, souvent sans le réel consentement de leurs parents.
Présentée par le groupe socialiste, cette résolution symbolique et mémorielle a été adoptée par 125 voix contre 14. Toute la gauche (PS, écologistes, PRG, Front de gauche et divers gauche) a voté pour, l'UMP contre, tandis que l'UDI n'a pas pris part au vote. "Il est grand temps en 2014 de faire ce travail de mémoire et d'en parler sans être dans un esprit revanchard ni de victimisation", expliquait avant le vote la députée PS réunionnaise Ericka Bareigts, à l'initiative de la résolution.
"Nous avons été victimes d'esclavagistes modernes"
"Nous avons été victimes d'esclavagistes modernes. Moi qui suis d'une famille dont l'arrière-arrière-grand père est un esclave affranchi", explique l'un de ces Réunionnais sur francetv info, Jean-Philippe Jean-Marie. Ces enfants déracinés sont parfois connus sous le nom des "enfants réunionnais de la Creuse" car celui par qui le scandale est advenu, Jean-Jacques Martial, y avait été placé en famille d'accueil chez des paysans.
Créé en 1963, le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer (Bumidom) avait pour mission de solutionner "le problème démographique et social dans les départements ultramarins en organisant, favorisant et développant la promotion d'une émigration massive vers le territoire métropolitain". La Réunion, à cette époque, connaissait une démographie galopante, une grande pauvreté et un taux de chômage à 60% qui faisait craindre aux responsables politiques une explosion sociale.
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