Résultats des législatives 2024 : au sein du Nouveau Front populaire, les discussions vont bon train pour présenter une candidature pour Matignon
Les formations qui composent le Nouveau Front populaire ont revendiqué le poste de Premier ministre après être arrivées en tête à l'issue du second tour de dimanche, promettant un nom "dans la semaine".
Au lendemain des résultats des élections législatives, qui n'ont fait émerger aucune majorité absolue, la question du choix du prochain Premier ministre anime les débats. L'actuel locataire de Matignon, Gabriel Attal, a remis sa démission à Emmanuel Macron, qui l'a refusée, lundi 8 juillet. Le président de la République a demandé au chef du gouvernement de rester en poste "pour le moment" afin d'"assurer la stabilité du pays".
La coalition de gauche a commencé à mettre la pression sur l'exécutif dès dimanche soir. La patronne des Ecologistes-EELV, Marine Tondelier, a estimé sur RTL que le chef de l'Etat "devrait appeler aujourd'hui" la gauche "à lui transmettre un nom de Premier ministre", estimant que "c'est ça, la logique institutionnelle". Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s'est montré inflexible, affirmant qu'Emmanuel Macron devait "s'en aller ou nommer un Premier ministre" issu du Nouveau Front populaire.
L'insoumise Mathilde Panot et le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, ont tous les deux affirmé que le Nouveau Front populaire devait proposer un nom "dans la semaine", ce dernier expliquant que ce choix se ferait "soit par consensus, soit il y aura forcément un vote". Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a de son côté affirmé sur France 2 que cela pouvait se faire "par consensus".
Jean-Luc Mélenchon "pas disqualifié" pour Matignon
La question de l'incarnation risque encore de diviser. Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a répété que "l'usage républicain" était que le Premier ministre appartienne "à la formation politique de la coalition qui dispose du plus grand nombre de députés", soit la sienne, selon lui. Mathilde Panot a affirmé que le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, très clivant pour une partie de la gauche, "n'[étai]t absolument pas disqualifié" pour Matignon. Il "a réappris à la gauche à gagner (...), a redonné de l'espoir à des millions de personnes en faisant 22% à l'élection présidentielle", a-t-elle fait valoir. Marine Tondelier a, elle, souligné "qu'un bon Premier ministre doit apaiser le pays [et] fédérer dans son propre camp", et que par conséquent ce n'était "pas parti pour être Jean-Luc Mélenchon".
Plusieurs personnalités, allant d'Olivier Faure au communiste Fabien Roussel en passant par l'ex-président socialiste François Hollande ou l'écologiste Yannick Jadot, ont déjà à plusieurs reprises exclu le leader insoumis comme éventuel chef du gouvernement. "Il faut aussi se poser la question de savoir comment est-ce qu'on gouverne, comment est-ce qu'on peut être en capacité d'apaiser ce pays et faire en sorte de réparer les fractures qui le divisent profondément. Donc il y a des profils qui s'imposent plus que d'autres", a relevé le patron du PS, refusant de donner des noms.
"Il va falloir discuter"
Olivier Faure n'a par ailleurs pas exclu que le groupe socialiste puisse être le premier groupe du Nouveau Front populaire. "Je le pense, je n'en sais rien. On va voir quelles sont les affiliations. Il y a les ultramarins, il y a tous ceux qui étaient dans le Front Populaire sans être affiliés à telle ou telle formation politique", a-t-il expliqué, sans évoquer les frondeurs insoumis.
De son côté, l'insoumise Clémentine Autain, qui a précisé dimanche qu'elle ne siègerait pas avec le groupe LFI, tout comme François Ruffin, a appelé à "trouver le barycentre" de cette alliance de gauche, disant faire partie, comme Marine Tondelier, des candidatures possibles. Raphaël Glucksmann a admis, en évoquant une Assemblée nationale "divisée" : "Il va falloir discuter, il va falloir dialoguer."
Le camp macroniste débat d'une coalition avec une partie de la gauche
Pendant ce temps, le camp macroniste, qui a obtenu 163 sièges, continue de plaider pour une coalition. "J'y crois plus que jamais", a même affirmé Yaël-Braun Pivet sur France 2. L'ex-présidente de l'Assemblée nationale n'envisage toutefois de gouverner qu'avec "des personnes qui partagent [ses] valeurs et [ses] objectifs, ce n'est ni le cas de LFI ni le cas du RN", en accord avec les précédentes déclarations de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe (Horizons), qui a appelé à une coalition de tous les partis, exceptés La France insoumise et le Rassemblement national.
La députée Renaissance Maud Bregeon a, elle, exclu sur BFMTV de "participer à une coalition qui intégrerait LFI ou EELV". Plus restrictive encore, sa collègue Aurore Bergé a espéré sur RTL "trouver des gens raisonnables" pour "partager un projet qui ne soit ni celui du RN ni celui du NFP", avant de tendre une perche aux 66 députés Les Républicains : "Est-ce qu'ils veulent rester une force d'opposition systématique ?" Un élargissement à droite mal engagé puisque Laurent Wauquiez, élu en Haute-Loire, a prévenu dimanche soir qu'il "n'y aura[it] ni coalition ni compromission" de la part de LR. Le patron du MoDem, François Bayrou, a pour sa part jugé "possible" de constituer une majorité sans RN ni LFI, et semblé miser sur une division de la gauche, en pointant sur France Inter "des attitudes et des choix politiques incompatibles" au sein du NFP.
Des calculs contestés par Marine Tondelier : "Ceux qui nous expliquent qu'ils vont faire une majorité sans LFI n'ont pas eu les mêmes profs de maths que moi (...) Je ne vois pas comment c'est possible", a tranché l'écologiste.
À regarder
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
-
Les "MedBeds, ces lits médicalisés qui affolent les complotistes
-
Front en Ukraine : des robots au secours des blessés
-
Taylor Swift : la chanteuse de tous les records
-
Robert Badinter : le discours qui a changé leur vie
-
Nouveau Premier ministre, retraites : les temps forts de l'interview de Sébastien Lecornu
-
Lennart Monterlos, détenu en Iran depuis juin, a été libéré
-
Charlie Dalin : sa course pour la vie
-
La mère de Cédric Jubillar se dit rongée par la culpabilité
-
Le convoi du président de l'Équateur attaqué par des manifestants
-
Le discours de Robert Badinter pour l’abolition de la peine de mort en 1981
-
Pourquoi les frais bancaires sont de plus en plus chers ?
-
Oui, en trois ans, le coût de la vie a bien augmenté !
-
Pas de Pronote dans ce collège
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
Disparition dans l'Orne : la petite fille retrouvée saine et sauve
-
"L’antisémitisme est devenu une mode", déplore Delphine Horvilleur
-
"Une pensée de l'espoir" nécessaire pour Delphine Horvilleur
-
Ils ont le droit à l’IA en classe
-
"Il y a un monde politique qui est devenu dingue. Il est temps que ça s’arrête. Ça va rendre fou tout le monde"
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter