Législatives : "On nous propose pas une coalition" avec LFI, "on nous propose une reddition", dénonce Jean-Christophe Cambadélis
Alors que le PS et La France insoumise entament des discussions dans la matinée en vue des élections législatives, Jean-Christophe Cambadélis, ancien Premier secrétaire du Parti socialiste, estime sur franceinfo que les gauches ne sont pas "fongibles".
Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du Parti socialiste de 2014 à 2017, dénonce mercredi 27 avril sur franceinfo la façon dont se présentent les discussions entre le Parti socialiste et La France insoumise, estimant que Jean-Luc Mélenchon "ne propose pas une coalition" mais "une reddition". La LFI et le PS entament leurs discussions ce mercredi matin, à partir de 10h, en vue d'une alliance pour les élections législatives.
franceinfo : Si vous étiez premier secrétaire du PS aujourd'hui, seriez-vous allé à la réunion avec La France insoumise aujourd'hui ?
Jean-Christophe Cambadélis : Non, sûrement pas, parce qu'on ne nous propose pas une coalition, on nous propose une reddition. Jean-Luc Mélenchon a déjà lancé sa campagne en disant que c'était lui le futur Premier ministre. Il a sorti plusieurs centaines si ce n'est millions de tracts pour rentrer en campagne, alors que les négociations ne sont pas commencées. Vous voyez bien qu'on se moque un peu de nous. Il y a trois problèmes qui sont posés à cet accord. D'abord, la méthode : c'est une mise au pied du mur des formations politiques qui ne sont pas celles de Jean-Luc Mélenchon, avec au bout, une intégration dans l'Union populaire, que nous ne pouvons pas accepter. Deuxièmement, il y a un problème de représentation : on a décidé que le Parti socialiste n'aurait que 37 parlementaires à défendre, alors qu'il en faut 50 pour avoir un financement public. Le troisième point, c'est qu'il y a 3 500 000 Français de gauche qui, malgré le vote utile, n'ont pas voté Mélenchon. Ils ne sont pas sur le programme de Mélenchon, donc pourquoi faudrait-il accepter ce programme ?
Les gauches sont-elles irréconciliables sur les idées ?
Les gauches ne sont pas irréconciliables mais ne sont pas fongibles. On nous propose de nous intégrer dans l'Union populaire, c'est ‘qui m'aime me suive’. C'est une manière plébiscitaire de concevoir l'alliance. Lors des élections départementales et régionales, Jean-Luc Mélenchon faisait moins de 6%, et pour autant il ne s'est pas intégré dans la campagne du Parti socialiste sur l'élection présidentielle. Les formations politiques, elles ont des histoires, des projets, des orientations. Moi, je ne suis pas sur l'orientation du programme de Jean-Luc Mélenchon, que ce soit sur les questions européennes ou économiques.
Olivier Faure, le patron des socialistes, appelle ceux qui ne sont pas satisfaits de ces discussions à partir : que faites-vous ?
C'est une manière assez particulière de concevoir le débat politique. Il y a un débat politique qui doit être mené. Moi, j'appelle tous ceux qui sont en désaccord avec cette orientation à se regrouper, se réunir et faire de la résistance. Et on réglera le problème final au Congrès du PS. Il n'y a pas de schisme à avoir mais un débat à mener. Aujourd'hui, nous sommes sous l'empire de Jean-Luc Mélenchon et on n'a pas le droit de discuter dans le Parti socialiste ? Non. Avez-vous entendu un grand élu du Parti socialiste dire qu'il était favorable à cet accord ? Personne. Où sont les parlementaires ? Ils ne disent rien. Il faut que les uns et les autres s'expriment et disent qu'on arrête cette folie qui vise à nous intégrer dans l'Union populaire.
Si un accord est signé, que faites-vous ?
On le respectera. J'ai appelé à la l'autodissolution du Parti socialiste dans un Congrès pour une refondation. Je pense que le Parti socialiste doit ouvrir un nouveau cycle, faire autre chose, construire une nouvelle famille plutôt sociale-démocrate selon moi que socialiste à l'ancienne. Nous avons besoin de rejoindre la famille social-démocrate européenne et non pas Podemos ou Syriza ou Die Linke comme on nous le propose aujourd'hui.
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