Législatives : comment fonctionne le vote par internet, accessible aux Français de l'étranger ?
Les élections législatives se déroulent les 12 et 19 juin prochains. Mais pour les Français établis à l'étranger, le premier tour commence dès ce vendredi 27 mai. Avec, pour une partie d'entre eux, la possibilité de voter par internet.
Le nombre de Français de l'étranger est estimé à 2,5 millions de personnes. Mais ils ne sont qu'environ 1,6 million à être inscrits au "Registre des Français établis hors de France", et donc à avoir la possibilité de voter par internet pour le premier tour des élections législatives, vendredi 27 mai à partir de midi.
Cette possibilité avait déjà été mise en place en 2012, mais annulée en 2017 en raison "du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques." Car évidemment, voter par internet pose des problèmes de sécurité et les experts dans ce domaine estiment que pour l'instant "la technologie n'est pas mûre". C'est le cas de Véronique Cortier, chercheuse au CNRS, au Laboratoire lorrain de recherche en informatique : "Dans l'état actuel des connaissances, le vote électronique n'offre pas les mêmes garanties que le vote à l'urne tel qu'il est organisé en France pour les grandes élections. Cela reste un défi de faire un système aussi sûr que le vote papier. On y est pas !" La chercheuse ajoute qu'en revanche, "cette possibilité devient pertinente quand on utilise le vote par correspondance."
Pour Jean, qui vit à Barcelone et ne sera pas chez lui pour les deux tours des législatives, il est grand temps de passer au vote par internet : "Je pense que le vote par correspondance postale, en envoyant un courrier papier qui passe par les postes de différents pays intermédiaires, c'est un non-sens. C'est vrai que le vote par procuration est une bonne alternative. Mais cela implique de trouver une personne de la circonscription en qui on a suffisamment confiance. Deuxièmement, cela implique aussi que je romps l'anonymat du vote donc ça n'est pas d'une grande praticité." Jean votera donc par internet, comme il l'a fait en 2012.
"S'il n'y a pas de vote par internet, je ne voterai pas !"
Jean, Français installé en Espagneà franceinfo
Pour accéder au portail de vote par internet (à partir du 26 mai et jusqu'au 1er juin), Jean et tous ceux qui veulent faire comme lui doivent se rendre sur le site France Diplomatie et suivre "le parcours électeur". Ils ne pourront voter, avec un identifiant et un mot de passe, qu'après avoir déroulé la liste complète des candidats de leur circonscription. À l'issue du vote, l’électeur reçoit un message électronique lui confirmant que son bulletin de vote a bien été enregistré par le système de vote par internet et lui communiquant sa référence d’émargement. Cette dernière atteste que l’électeur a bien voté par internet.
Des garde-fous pour limiter les risques
Sur le vote par internet, la réglementation en France est très faible. Par exemple, le prestataire n'est pas obligé de rendre public le fonctionnement du système, contrairement à la Suisse. En revanche, la nouveauté cette année est qu'il y a désormais un garde-fou. C'est une première en France : une équipe de trois personnes du CNRS a été mandatée par le ministère des Affaires étrangères pour s'assurer que le résultat annoncé correspond bien aux bulletins cryptés. Le ministère suit en cela une recommandation de la CNIL sur "la sécurité des systèmes de vote par internet".
Véronique Cortier fait partie de ces trois chercheurs. "Quand les électeurs votent, leur choix est envoyé de façon chiffré au serveur pour ne pas qu'on sache pour qui ils ont voté. Au moment du dépouillement, le résultat est proclamé et une preuve cryptographique est produite, qui prouve que le résultat proclamé correspond à l'ensemble des bulletins chiffrés reçus. Comme c'est une preuve cryptographique très difficile à lire pour le commun des mortels, notre rôle sera de vérifier que cette preuve cryptographique porte bien les garanties que les résultats proclamés correspondent à l'ensemble des bulletins chiffrés fournis par le prestataire."
Ces chercheurs du CNRS enverront ensuite à tous ceux qui ont voté par internet la preuve que leur vote a bien été prise en compte.
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