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Débat présidentiel : pour le politologue Bruno Cautrès "les indécis sont restés sur leur faim"

Pour le politologue et chercheur au Cevipof, Bruno Cautrès, invité de franceinfo mercredi, "ce genre de débat ne fait pas bouger les lignes. Les indécis sont restés sur leur faim."

franceinfo

Radio France

Publié le 05/04/2017 07:56 Mis à jour le 05/04/2017 07:59

Temps de lecture : 2min

Le débat entre les candidats à l'élection présidentielle, le 4 avril 2017. (LIONEL BONAVENTURE / POOL)

Les onze candidats à l'élection présidentielle se sont retrouvés face à face, mardi 4 avril, pour débattre. Pour Bruno Cautrès, politologue et chercheur au Cevipof ce genre de débat ne fait pas bouger les lignes mais il profite aux "petits candidats".

franceinfo : C'était un débat utile ? Est-ce que la campagne en sort grandie ?

Bruno Cautrès : Ce n'est pas sûr. C'est difficile de faire débattre onze personnes avec des temps de parole et des formats extrêmement courts. Donc chacun a essayé de s'imposer avec une petite phrase ou une proposition choc.

On a vu les petits candidats qui ont essayé d'exister et qui ont beaucoup animé la soirée.

Bruno Cautrès
à franceinfo

Les cinq gros candidats se sont aussi affirmés comme les candidats principaux. Mais les petits ont plus à gagner dans ce genre de soirée, ils ont imposé leur image pour certains d'entre eux.

Est-ce que ce débat a aidé les indécis ?

Ce n'est pas certain du tout. Ce genre de débat ne fait pas bouger les lignes. Les indécis sont restés sur leur faim. Ils sont indécis à cause du contexte avec une offre au centre par Emmanuel Macron qui est forte et introduit de l'indécision chez les électeurs de centre-gauche et centre-droit. Et puis les problèmes du candidat de la gauche et de la droite n'aident pas. Il n'est pas sûr que les indécis aient trouvé la réponse au point d'interrogation qu'ils ont.

François Fillon a fait une tirade sur le président exemplaire, c'était osé ?

Oui c'était osé. C'est vrai que les Français ont des attentes en termes de réformes de la France. François Fillon a essayé de se resituer dans son registre de la primaire, celui de "je suis le seul à dire la vérité, j'ai posé un diagnostic pour la France". Mais le registre de la présidence exemplaire est devenu délicat pour lui.

Certains ont-ils perdu des plumes lors de ce débat ?

Benoît Hamon avait beaucoup à gagner dans ce débat, lui qui est en difficultés dans les enquêtes d'opinion, j'ai trouvé qu'il n'avait pas forcément réussi cette opération. Les candidats qui avaient le plus à gagner, à essayer de redresser quelque chose étaient Benoît Hamon et François Fillon. Ce n'est pas évident pour eux qu'ils aient réussi cette opération.

Bruno Cautrès : "Ce genre de débat ne fait pas bouger les lignes."