Pourquoi le prix du carburant à la pompe ne baisse pas malgré la chute du cours du pétrole ?
Malgré un pétrole brut au plus bas depuis quatre ans, le prix à la pompe reste élevé. Inflation, coûts de raffinage, distribution et taxes représentent près de 60% du montant payé par les automobilistes, qui peinent à comprendre cette hausse persistante.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.
Quand les automobilistes arrivent à la pompe, ils ne comprennent pas pourquoi les prix ne baissent pas davantage, malgré un pétrole brut au plus bas depuis quatre ans. Au moment de remplir son réservoir, c'est l'appréhension pour Dimitri Giovannetti, étudiant ingénieur : "Là, on est à trois quarts, 83 euros. Ça fait un peu mal, quand même. Ce n'est pas facile. Et on se retrouve à aller dans des stations les moins chères possibles, parfois plus loin, et faire un peu plus de trajet." Olivia Prebay, professeure d'anglais, reste dubitative : "On ne sait pas ce qui se passe, c'est toujours un peu opaque, obscur, on ne sait pas qui en profite, mais c'est sûr que ce n'est pas nous. Ça, c'est certain."
Pourquoi le prix reste élevé ?
Pas simple, effectivement, car le cours du baril de pétrole est retombé au même niveau qu'en 2021, soit environ 58 euros. Pourtant, à la pompe, les prix sont plus élevés aujourd'hui qu'à l'époque selon des chiffres du ministère de l'Écologie : 1,60 € pour le gazole, 1,71€ pour le sans-plomb, soit une vingtaine de centimes de plus qu'il y a quatre ans.
L'explication vient en partie de l'inflation et des frais de transport plus élevés, mais pas uniquement, selon Patrice Geoffron, directeur du centre de géopolitique et de l'énergie à Paris-Dauphine : "Ça s'explique par le fait qu'il y a des coûts intermédiaires qui ont augmenté pour le raffinage et, par ailleurs, pour la distribution notamment, parce que les salaires ont augmenté en même temps et donc, au bout du bout, ça conduit aujourd'hui le prix à la pompe à être plus élevé qu'il ne l'était en 2021."
À cela s'ajoute une augmentation des taxes sur le carburant et celles liées au certificat d'économie d'énergie, représentant environ 60 % du prix payé par le consommateur.
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