Un CRS, poursuivi pour la main arrachée d'un "gilet jaune" en 2018, a été relaxé
Au vu de "la situation très dégradée" de la manifestation, "le tribunal a considéré que l'action" du policier "constituait une réponse nécessaire et proportionnée".
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Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé, vendredi 17 octobre, un CRS poursuivi pour blessures involontaires sur un manifestant "gilet jaune" qui a eu la main arrachée dans l'explosion d'une grenade, sept ans plus tôt. Le 24 novembre 2018, lors de l'"acte 2" des "gilets jaunes" qui dégénérait, le major Jackie D. avait lancé une grenade GLIF4 sur un rond-point en bas des Champs-Elysées. L'engin contenait une charge constituée de 25 grammes d'un explosif générant un effet assourdissant, une onde de choc et la dispersion de gaz lacrymogène. Un manifestant, Gabriel Pontonnier, avait eu la main arrachée après avoir ramassé la grenade.
Cet homme, à l'époque âgé de 21 ans, s'était rendu à Paris avec ses proches pour manifester en faveur du service public, de façon "pacifique", assure-t-il. Il ne se souvient plus des faits et ne sait donc pas s'il a cherché à ramasser la grenade ou pas. Au moment des faits, il avait validé sa formation de chaudronnier chez les Compagnons du devoir et voulait monter son entreprise. "Tous mes projets sont tombés à l'eau", a-t-il relaté au procès, racontant avoir subi 25 interventions chirurgicales et être en dépression.
Le tribunal évoque une "réponse nécessaire et proportionnée"
"J'ai jeté la grenade pour faire reculer les assaillants et faire cesser le nombre de projectiles que mes hommes et moi on reçoit", avait de son côté déclaré le major D. à l'audience, affirmant ne pas avoir lancé l'engin "au milieu des manifestants" mais entre les CRS et les manifestants. Le parquet, qui avait requis lors de l'information judiciaire un non-lieu en faveur du mis en cause, avait demandé une relaxe pour ces motifs à l'audience du 11 septembre.
Au vu de "la situation très dégradée" de la manifestation, "le tribunal a considéré que l'action du major D. constituait une réponse nécessaire et proportionnée", propre à l'exercice de ses fonctions de maintien de l'ordre, et ce malgré "l'issue dramatique" de son jet de grenade. "C'est une décision juridiquement aberrante qui revient à instaurer une forme de permis de mutiler : même sans visibilité ni formation suffisante, les policiers peuvent lancer des grenades sur des manifestants pacifiques", ont réagi auprès de l'AFP les avocats de parties civiles Emma Eliakim, William Bourdon et Ainoha Pascual.
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