Mouvement des "gilets jaunes" : un procès criminel ordonné contre un policier accusé d'avoir éborgné Jérôme Rodrigues en 2019

L'un des leaders du mouvement des "gilets jaunes" a perdu son œil après avoir été visé par une grenade à main de désencerclement lors d'une manifestation à Paris.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Jerôme Rodrigues, l'un des leaders du mouvement des "gilets jaunes", le 21 janvier 2023, à Paris. (ANDREA SAVORANI NERI / NURPHOTO / AFP)
Jerôme Rodrigues, l'un des leaders du mouvement des "gilets jaunes", le 21 janvier 2023, à Paris. (ANDREA SAVORANI NERI / NURPHOTO / AFP)

Deux juges d'instruction ont ordonné le renvoi, devant la cour criminelle départementale, d'un policier, suspecté d'avoir éborgné le "gilet jaune" Jérôme Rodrigues, a appris franceinfo d'Arié Alimi, l'avocat de la victime, vendredi 24 janvier, confirmant une information de l'AFP. "Derrière le policier qui sera jugé en cour criminelle, c’est la police nationale, la préfecture de police de Paris et la politique d’Emmanuel Macron pendant le mouvement des 'gilets jaunes' qui seront jugées", a réagi Arié Alimi. 

L'un des leaders du mouvement des "gilets jaunes" a perdu son œil, en janvier 2019 lors d'une manifestation à Paris, après avoir été visé par une grenade à main de désencerclement. 

La justice poursuit Brice C., 34 ans, pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions", selon l'ordonnance de mise en accusation consultée par l'AFP et franceinfo. Ce crime est passible de quinze ans de réclusion criminelle. 

Les juges d'instruction estiment qu'"il ne saurait être retenu que Brice C. a agi en état de légitime défense ou de nécessité", comme le policier l'a soutenu tout au long de l'enquête. Ils considèrent que "n'était pas nécessaire ni a fortiori proportionné". "La zone visée ne correspondait pas à une zone de risque pouvant caractériser une atteinte injustifiée ou un danger actuel ou imminent", ajoutent les magistrats.

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